Fin 2019, l’Alliance Contre le tabac a ponctionné 33% du montant total du Fond Addiction. Voilà à quoi sert l’argent public destiné (théoriquement) à aider les fumeurs.

Alliance contre le tabac et argent publicMerci à mes outils de veille, l’info aurait pu passer inaperçue. Une petite brève passée sur le magazine CB NEWS destiné aux agences de publicité . On peut citer, c’est court :

« L’Alliance contre le tabac lance une consultation pour la préparation, le développement et la mise en place d’une campagne de relations publiques permettant de repositionner l’image de la lutte contre le tabac et celle de ses acteurs. Estimé à 800 000 € HT, ce contrat devrait débuter le 1er septembre prochain pour s’achever le fin 2022. La date limite de réception des offres est fixée au 4 juin. »

800 000 € d’argent public vont donc être dilapidés parce que l’Alliance Contre le Tabac est préoccupée par son image ! Quand on pense à quoi une telle somme pourrait servir aux mains d’associations qui sont sur le terrain, c’est surnaturel.

J’espère que les autres organisations qui postulent régulièrement au fond addiction, sans recevoir les millions attribués à l’Alliance Contre le Tabac, auront l’opportunité de demander des comptes au Directeur général de la Santé, Jérome SALOMON et au directeur de l’assurance maladie Nicolas REVEL.

Pour rappel, on peut lire ici comment l’Alliance Contre le Tabac a réalisé un véritable hold-up sur le fond addiction.

Pourquoi les anti-tabac ont une mauvaise image ?

Y’a t-il un sujet qui soit plus consensuel que la lutte contre le tabagisme ? Qui est contre ? Comment peut-on ne pas être d’accord avec cette idée ?

Alors pourquoi ceux qui sont sensés porter cette lutte se retrouvent avec un problème « d’image » ? Au point que leur priorité, au lieu d’aider les fumeurs, soit d’aller dépenser 800 000€ auprès d’une agence de relation publique. Ça fait cher le lifting.

L’image n’est que le reflet de ce que l’on est et de ce que l’on fait. La « mauvaise image » de l’Alliance Contre le Tabac est juste le résultat de ses actions et des prises de positions de ses « dirigeants ». Et le problème se résume en deux points :

  • l’Alliance Contre le Tabac (et ses principaux « amis » CNCT + DNF), n’a AUCUNE audience auprès du grand public, ni même auprès des fumeurs : tous leurs discours sont fondés sur la morale et la coercition, totalement manichéens, il n’y a que les bons ou les méchants, et avec une telle haine envers les fumeurs et une telle arrogance envers tous ceux qui ne s’emboitent pas docilement derrière leur idéologie, qu’il est impossible de ressentir ces gens comme « aimables ».
  • les seules personnes qui s’intéressent à eux sont les vapoteurs (militants) en mode « réactifs », excédés de devoir répondre en permanence aux attaques des anti-tabac contre la vape : mensonges, diffusion de fake news, positions idéologiques et dogmatiques.

Le problème de l’Alliance Contre le Tabac n’est donc pas un problème d’image, c’est un problème de fond, un problème « politique ». Quand on n’est plus du tout en phase, ni avec son époque, ni avec la population, plus personne n’a envie d’écouter. Leur parole n’est plus crédible. Ils sont les seuls à se croire encore légitimes parce qu’ils « pilotent » encore l’écosystème, qu’ils estiment devoir leur appartenir, comme des dictateurs, usant de la censure et des pressions pour écarter toute opposition à leurs points de vues.

L’Alliance Contre le Tabac a la main sur les fonds publics de lutte contre le tabagisme. Elle dirige officieusement le PNLT (Plan National de Lutte Contre le Tabagisme) sans qu’aucun des participants ne trouve rien à y redire. Elle ferme les portes à tous les courants de pensée et toutes les initiatives qui ne répondent pas à ses dogmes et à son idéologie.

Si l’Alliance Contre le Tabac ne change pas profondément (soit de personnes, soit de mentalité), comment espérer changer son image ? Les 800 000 euros qui vont être dépensés ne serviront à rien… Sauf à avoir été ponctionnés au détriment d’actions qui auraient pu directement aider des fumeurs s’ils avaient été confiés à d’autres organisations plus bienveillantes et plus respectueuses de la vocation de ces fonds d’aide à la lutte contre le tabagisme.

Gaspillage d’argent public ?

Si un journaliste enquêteur / investigateur venait mettre le nez dans l’argent public de la lutte anti-tabac, il trouverait gros bonheur !

Outre l’exemple ci-dessus, il y a pléthores de projets qui ont coûté des fortunes pour des résultats pitoyables. L’incroyable distorsion entre les montants alloués et les outils qui en ressortent mériterait d’éplucher les comptes pour voir où va réellement l’argent, ça interroge vraiment.

L’un de ces projets les plus emblématique est porté par DNF (Droits des Non-Fumeurs) : Ma Terrasse Sans Tabac. Lancé en 2017 (je n’ai pas l’historique de la première subvention), le projet a encore bénéficié de 180 000 € en 2018 sur le Fond Addiction (lire ici). Donc trois ans et des centaines de milliers d’euros dépensés. Résultats ? Cliquez sur le site… Seulement 50 bars ou restaurants se sont inscrits sur environ 200 000 établissements que compte la France ! À quoi a servi l’argent ? D’autant que la soit disant « application » n’existe même pas (voir ici).

Toujours DNF, il y a deux ans aussi, une autre subvention de 300 000 € a été accordée pour la création d’une « plate de forme de prévention tabac des 15-20 ans ». Voilà le résultat : www.rentredanslegame.com. Un site Internet qui ne vaut pas plus de 10 000€ (et encore, je suis vraiment très sympa avec l’agence) et une opération sur Instagram qui n’a attiré aucun participant ! Voici ici le hashtag #RDLG qui était sensé faire « le gros buzz chez les jeunes », les seules images postées sont celles des organisateurs… Pathétique.

Vous en voulez encore ? Lire à nouveau ici, DNF (encore eux !) et le CNCT ont touché 700 000€ pour un projet « demainsanstabac.org ». L’opération a changé de nom, on se demande pourquoi, mais voilà le résultat : www.generationsanstabac.org, un site basique qui ne vaut que quelques milliers d’euros. Il ne sert qu’à publier des « actualités » de quelques lignes, soit disant « indépendantes, transparentes et rigoureuses », mais on n’y trouve que les publications reconditionnées de la clique Alliance, CNCT et DNF avec souvent, trop souvent, des fake news et tromperies sur… le vapotage !

La liste est encore longue, ces trois exemples suffisent… C’est désespérant, tant qu’un « gendarme » ne viendra pas mettre le nez dans tout ça et demander des comptes, ils continueront impunément à dépenser l’argent public pour des projets inutiles pour la population.

Mauvaises nouvelles

En plus de ces problèmes d’image, le temps n’est pas à la fête pour ces anti-tabac. Les mauvaises nouvelles s’accumulent :

  • Une étude très importante vient de sortir (lien ici). Le fantasme de la passerelle vape / tabac chez les jeunes est encore une fois démenti. Sur une longue période étudiée (2010 à 2018), l’essor du vapotage a fait chuter le tabagisme, en proposant une alternative moins risquée de consommation de nicotine, l’âge de la première cigarette (pour ceux qui décident quand même de fumer) recule. Le « prétexte » des jeunes pour lutter contre le vapotage « porte d’entrée dans le tabagisme » s’écroule complètement.
  • Dans le même ordre d’idée, la célèbre marque JUUL (rachetée en partie par l’industrie du tabac), qui avait opportunément été désignée comme le diable à combattre par les anti-tabac, l’ennemi « idéal », le suppôt de l’industrie du tabac, serait en passe de se retirer du marché français. Les ventes ne seraient pas suffisantes malgré toute la publicité que lui ont fait les anti-tabac. Car il faut savoir que du côté des vapoteurs et des professionnels spécialisés français, la marque n’a jamais réussi à percer, un véritable rempart s’est dressé contre elle.
  • Avec le confinement total, les ventes de tabac au mois d’avril semblent avoir augmenté de 23,7% d’après les buralistes (lire ici). Ça reste à confirmer, mais ce serait plus de 2 millions de fumeurs qui d’un coup reparaîtraient ! Ainsi cela confirmerait que l’augmentation des prix, n’a pas tant fait chuter le nombre de fumeurs, mais les a plutôt orienté vers le marché noir. Si ça se vérifie, c’est toute la religion des anti-tabac qui part en fumée, adieu les prêches pour la coercition et les leçons de morale. L’augmentation des prix, seule, n’est pas un remède miracle pour la lutte contre le tabagisme. Ou alors les anti-tabac vont-ils cette fois (parce que ça les arrangerait) expliquer la différence entre ventes et prévalence tabagique ?
  • Et mauvaise nouvelle encore, cette fameuse affaire de la nicotine / Covid. Ce constat que les fumeurs sont moins nombreux à contracter le virus. Ça les rend dingues. Rien n’est vérifié non plus, mais si c’est vrai, c’est une catastrophe. Avec l’arrivée du vapotage, qu’ils ont décidé de combattre (on se demande pourquoi), les anti-tabac ont focalisé leurs nouveaux prêches sur la diabolisation sans aucune nuance de la nicotine. Si elle devait avoir des effets thérapeutiques, ça va devenir vraiment compliqué de continuer à soutenir que c’est le mal absolu. D’ailleurs une nouvelle étude vient de sortir sur la maladie de Parkinson (lire ici), les fumeurs sont moins touchés…

Je m’abstiens de proposer ici les liens vers les communiqués ignominieux diffusés pendant la période du Covid par les CNCT, Alliance et DNF, ras-le-bol de leur faire de la pub alors qu’ils n’ont aucune audience par ailleurs.

Ils n’ont pas hésité à critiquer l’autorisation d’ouverture des boutiques de vape spécialisées, à affirmer que la fumée et la vapeur propageait le virus jusqu’à 10 mètres (complètement faux !), à déclarer que la « cigarette électronique » n’était pas plus sûre que la vraie cigarette et augmentait même les chances d’être hospitalisé (consternant !), etc…

À nouveau, tant que les « autorités » ne décideront pas de « mettre le hola » à ces pratiques de désinformation et de dénigrement, ils ont la voie libre pour continuer leur propagande nocive avec la main sur l’argent public. Ce qui est déplorable, c’est que la propagande anti-vape réduit son potentiel de lutte contre le tabagisme et contribue à maintenir le nombre de fumeurs toujours record en France.

On peut légitimement ce demander si ce « cheptel » de fumeurs n’est pas, finalement, l’essentiel à préserver pour les anti-tabac, c’est leur fond de commerce. Si les fumeurs disparaissent, on n’aura plus besoin des anti-tabac. L’alliance tacite avec l’industrie du tabac et de la pharma fait froid dans le dos quand on y songe.

Bonus : Stanton GLANTZ

Stanton GLANTZ est un professeur californien. C’est le « pape » des anti-vape, une « super star ». Toutes ses « études » visent à tuer la vape. Il n’a aucune limite, il est même prêt à frauder pour publier des études qui démontrent des effets négatifs qui n’existent pas.

L’affaire a fait grand bruit dans les milieux scientifiques au mois de février dernier. Après des mois de contestation de spécialistes, une étude de Stanton GLANTZ a été « rétractée » par le journal scientifique JAHA (c’est visible ici : retractation).

C’est rarissime qu’une étude soit ainsi mise à l’index. Le professeur avait trafiqué les données pour faire croire que des crises cardiaques étaient provoquées par le vapotage, y compris chez les personnes qui ne vapotaient pas encore au moment de leur accident cardiaque, parfois 10 ans avant !

Cette pseudo étude avait fait la une des médias et effrayé des millions de fumeurs et vapoteurs. Un tel niveau de tromperie est stupéfiant, mais il a osé : tout le détail de l’affaire à lire ici.

Une histoire aussi grave devrait inviter à la prudence face à ce type de personnage. Mais pas pour les anti-tabac français qui n’ont aucun problème à dérouler le tapis rouge à Stanton GLANTZ le fraudeur ! En octobre prochain, Alliance Contre le Tabac et DNF organisent le congrès ENSP à Paris et le fraudeur international est invité parmi les speaker. À voir ici.

Inviter un fraudeur pour dénigrer le temps d’un congrès le vapotage, la solution la plus performante et la plus populaire chez les français pour arrêter de fumer, voilà qui est une grande idée pour « soigner l’image » de la lutte contre le tabagisme et de ses acteurs. L’agence de relations publiques appréciera !

Cette invitation est une insulte aux trois millions de vapoteurs français et aux fumeurs en quête de solution. C’est une véritable provocation à l’égard de tout l’écosystème qui les accompagne, professionnels et acteurs de santé, sans que ça ne coûte un centime d’argent public.

 

 

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