Hier, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès BUZYN, a diffusé à la population une fausse information sur le vapotage dans les lieux publics et elle renvoie les vapoteurs avec les fumeurs…

Le président MACRON dit vouloir lutter contre les fake news. Il serait donc bon de balayer devant sa porte et notamment devant celle du ministère des solidarités et de la santé. En effet, hier, la ministre Agnès BUZYN a déclaré au Grand Jury RTL / LCI / LE FIGARO qu’il n’était possible de vapoter qu’aux mêmes endroits que ceux on l’on peut fumer.

Retranscription écrite – Journaliste : « Sauf qu’il y a des jeunes qui se mettent à vapoter alors qu’ils n’ont pas été fumeurs »… Agnès BUZYN : « c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité que les lieux de vapotage soient les mêmes que ceux de la cigarette, nous n’avons pas ouvert des lieux de vapotage dans les lieux publics par exemple, vous n’avez le droit de vapoter que aux mêmes endroits où vous avez le droit de fumer une cigarette pour éviter justement cette entrée dans l’addiction à la nicotine en réalité, et pour ceux qui souhaite s’arrêter et je pense que c’est un bon outil, mais nous ne connaissons pas effectivement les toxicités à long terme, nous n’avons pas assez de recul. »

Pourquoi c’est grave ?

Premièrement, parce que c’est totalement faux ! Certes, la loi de santé de Marisol TOURAINE avait prévu de mettre sur le même plan le vapotage et la cigarette concernant les lieux publics, mais quelques mois plus tard, un décret a corrigé cette ineptie. En effet, grâce au travail du Groupe Vapotage à la DGS et en référence à un avis du conseil d’État de 2014 qui rendait cette mesure intenable, le vapotage n’est pas du tout soumis aux mêmes règles que la cigarette. Concernant les lieux publics, si jamais l’établissement n’a rien spécifié dans son règlement intérieur, il est tout à fait possible de vapoter dans un restaurant, dans un hall d’accueil, dans les couloirs d’une entreprise, à la machine à café ou dans un bureau individuel.

Deuxièmement, la ministre est très claire, elle envoie les vapoteurs avec les fumeurs, aux mêmes endroits ! Si l’on s’en tient à cette « consigne », je re-cite parce que c’est énorme : « vous n’avez le droit de vapoter que aux mêmes endroits où vous avez le droit de fumer une cigarette, » la ministre de la santé envoie donc directement des non-fumeurs s’exposer à la fumée passive de la cigarette. Les bras m’en tombent…

La méconnaissance du dossier est effarante, la vape, mais aussi le tabac ! Pour rappel, les associations « acteurs de la vape » ont sollicité à plusieurs reprises un RDV avec la ministre. Il n’y a même pas eu de réponse de politesse.

100 millions ou 700 millions pour la prévention des addictions ?

Autre extrait de l’interview, alors que le journaliste interroge Agnès BUZYN sur de possibles augmentations supplémentaires sur les prix des cigarettes : «  Ça sera une taxe supplémentaire. Et donc, nous avions dit que nous ne souhaitions pas augmenter les prélèvements obligatoires chez les français. Aujourd’hui l’engagement que j’ai pris quand j’ai augmenté les taxes sur le tabac, ça a été que toutes ces taxes abondent dans un fond de prévention. Ce ne sont pas des taxes qui vont à l’état pour les taxes public. Enfin, oui, ça va à l’état… mais simplement pour faire de la prévention. Donc ça serait des taxes orientées (en général, ce n’est pas comme ça que sont procédés les prélèvements obligatoires), voilà si cette proposition est sur la table nous l’examinerons (le journaliste demandait si le paquet pouvait passer à 20€ ou plus…). Enfin, certains nous disent aussi que ça réduit le pouvoir d’achat des personnes les plus pauvres, donc il faut mettre en balance évidemment, un, ce que ça rapporte évidemment, sachant que j’avais refusé que ça rentre dans les prélèvements obligatoires généraux, j’avais souhaité que cette taxe alimente un fond de prévention des addictions et c’est le cas, donc ce serait une tout autre heu… heu… mode de prélèvement obligatoire qui rentrerait donc dans ce qui alimente la dépense publique. »

C’est le cas ? Aux dernières informations, les hausses de taxes ont permis d’augmenter la rente fiscale de 700 millions d’euros. Et aux dernières nouvelles, le fond tabac (qui va se transformer effectivement en fond de prévention des addictions) s’élève à 100 millions d’euros.

Question : où sont donc passés les 600 millions d’euros de différence ? Ou la ministre va t-elle nous annoncer très bientôt que le fond addiction va effectivement passer à 700 millions ? Ce serait une très bonne nouvelle !

Efficacité et/ou économie

Une étude récente indique que le vapotage serait deux fois plus efficace que les substituts nicotiniques. Mais la ministre invoque des « inflammations cellulaires » qui pourraient « dans 10, 20 ou 30 ans donner des pathologies ou des maladies, nous ne le savons pas »… Et donc elle préfère que les gens arrêtent de fumer avec les substituts. Principe de précaution, alors que ça fait plus de 10 ans que la vape existe et que AUCUN RISQUE sérieux n’a pu être démontré (contrairement à la clope, qui elle, c’est sûr, si on attend 30 ans, fera plus de deux millions de morts prématurées et évitables).

J’ai la flemme de développer tellement ça m’agace. Je vous renvoie à l’excellent article de Guillaume BAILLY sur le Vaping Post : Pour Agnès Buzyn, la vape, on verra dans trente ans. Tout y dit, et bien dit comme d’habitude.

En attendant, continuons de creuser le trou de la sécu, ça fait plus de 25 ans que les substituts existent et on est toujours à plus de 30% de prévalence tabagique dans notre pays ! Et ne parlons surtout pas de la vape à la population. Voire, racontons des bêtises, histoire de bien rendre le sujet anxiogène.

C’est consigné. Encore une fois.

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