La Nouvelle-Zélande vient de publier son enquête annuelle sur la santé, le tabagisme s’effondre dans toutes les classes d’âge et de population.

Il y a 18 mois, je publiais cet article : Nouvelle Zélande : le pays qui veut sauver ses fumeurs grâce à la vape. J’y expliquais ce qu’il se passe ces dernières années en Nouvelle Zélande.

En résumé, jusqu’en 2017, la vente de e-liquide nicotiné était prohibé. Puis le gouvernement a levé cette interdiction, créé une nouvelle loi pour encadrer le vapotage, puis lancé une grande campagne de communication à l’intention des fumeurs pour promouvoir le vapotage afin d’arrêter de fumeur.

C’était l’objet de l’article (que je conseille de relire avant de continuer). Et voici le lien vers le site Internet QUIT STRONG réalisé par les services de santé néo-zélandais : www.quitstrong.nz. Ça fait rêver !

Effondrement du tabagisme

La politique de la Nouvelle-Zélande vis-à-vis du vapotage donne des résultats spectaculaires. Il suffit de regarder les graphiques ci-dessous.

Chez les hommes et les femmes, le tabagisme (la cigarette fumée) a baissé de 40 à 50 % en quelques années, et avec une accélération remarquable quand le gouvernement a communiqué « officiellement » pour promouvoir le vapotage. Chez les 18 – 24 ans, le tabagisme s’effondré de moitié. Et chez les mineurs, il a été divisé par 5 ! Atteignant un niveau de 1,1 % qui est équivalent à une éradication.

Tous les graphiques disent la même chose, le vapotage remplace le tabagisme. Voici la démonstration qu’un pays qui décide de promouvoir le vapotage pour lutter contre le tabagisme peut obtenir des résultats exceptionnels, totalement inimaginables avant la l’arrivée de la vape, c’est historique.

Bémol ?

Certaines personnes et organisations considèrent que le vapotage et le tabagisme c’est exactement la même chose. Il vont donc regarder ces courbes et nous dire que « globalement » la consommation de nicotine (sans faire la différence entre fumée et vapeur) est équivalente, voire supérieure. Chez les Hommes, on passe de 16,9 à 17,1 (+ 0,2 %) en 7 ans, chez les femmes de 13,9 à 15,4 (+ 1,5 %). Chez les jeunes de 15 à 17 ans, on passe de 5,5 à 6,9 (+ 1,4 %) en 6 ans, et de 19,2 à 31,1 (+ 11,9 %) chez les 18 à 24 ans.

Rappelons à toutes fin utiles que vapoter est beaucoup moins risqué que fumer. Si tous les fumeurs devenaient vapoteurs, ce serait déjà un immense progrès pour la santé publique. Il semble donc que la Nouvelle Zélande soit dans une phase, certainement liée à la communication positive, « d’effet de mode », que l’on remarque particulièrement chez les 18 – 24 ans.

Ce phénomène a été observé aux USA, où la « communication positive » a été assurée par des industriels de la vape un peu plus tôt qu’en Nouvelle Zélande. Et nous avons constaté effectivement un effet de mode, mais aussi une retombée très rapide du phénomène (en deux ans seulement). Voici le graphique à partir des données officielles des CDC et de la FDA.

 

En 10 ans, le % de consommateurs de nicotine a fini par baisser de 2 % avec une chute remarquable les deux dernières années. Aux USA, le tabagisme juvénile s’est totalement effondré, ils sont parvenus sans s’y attendre à une génération sans tabac, pour plus de précision, lire cet article : Première génération sans tabac aux USA !

Et en France ?

Chez nous, le tabagisme quotidien en population générale est à 28 %, si l’on inclus les fumeurs occasionnels on passe largement les 30 %. Du côté des jeunes, 25 % à 17 ans sont déjà fumeurs quotidiens. Une honte… Ils ne sont que 2,9 % à être vapoteurs.

Pour autant, la politique vis-à-vis du vapotage en France est à l’exacte inverse de ce que font les Néo-Zélandais. Depuis deux ans, sous l’influence de certaines organisations, les recommandations officielles qui n’étaient déjà pas de « promouvoir », sont passées de « ne pas décourager » à « déconseiller ». Et ces dernières semaines, nous avons vécu une violente campagne de propagande anti-vape menée avec le prétexte des jeunes et des « puffs ».

Dès que j’aurai l’esprit un peu plus libre, je travaillerai sur un article très détaillé sur les tenants et aboutissants de cette incroyable campagne de dénigrement. En attendant, vu les données officielles disponibles sur les résultats qu’apportent la promotion du vapotage, et notamment ce que nous voyons en Nouvelle-Zélande, on peut établir que la politique vis-à-vis du vapotage en France traduit une volonté de ne pas utiliser son potentiel incroyable, inédit et historique pour faire baisser le tabagisme.

Sources : New Zealand Health Survey