En 2021, les américains sont enfin parvenus à la légendaire génération sans tabac car le tabagisme chez les jeunes a été éradiqué par le vapotage. Et pourtant, rien n’était planifié…

Cet article est très largement inspiré de celui posté par le Docteur John Oyston : Teen vaping has eliminated teen smoking: An accidental success story. Il explique de manière très claire et concise comment les USA sont parvenus à une génération sans tabac grâce au phénomène du vapotage.

Génération sans tabac

Commençons par les faits. Ci-dessous un graphique réalisé par le Professeur Brad Rodu sur cet article qui entérine à partir des données officielles (CDC / FDA) la fin du tabagisme chez les jeunes aux Etats-Unis : Sharp Decline in High School Vaping as Smoking Is Almost Eliminated. Article à lire pour bien comprendre certaines subtilités dans les données américaines, et notamment les confusions avec le vapotage de cannabis.

J’ai ajouté à droite un deuxième graphique avec un changement d’échelle pour bien montrer aussi le nombre de jeunes qui ne consomme rien, ni cigarettes, ni vape. Ces graphiques montrent également l’évolution de la consommation de nicotine quel que soit le mode de consommation.

Génération sans tabac aux USA grâce au vapotage

Deux points sont vraiment remarquables. Premièrement, avec un taux de prévalence à moins de 2 %, le tabagisme des jeunes est pratiquement éradiqué. Et cela annonce sans aucun doute la fin du tabagisme. C’est la fameuse génération sans tabac. Ces nouveaux adultes non-fumeurs n’entraineront plus leurs enfants à fumer (la première cause d’entrée en tabagisme, ce sont les parents).

Deuxièmement, le vapotage, qui est à l’origine de ce phénomène, est également en baisse. Le taux de consommateurs de nicotine en 2021 est repassé en dessous du niveau de 2012. Sauf qu’en 2012, plus de 90% des jeunes concernés étaient fumeurs. C’était avant le phénomène du vapotage, maintenant, c’est exactement l’inverse, plus de 80 % des jeunes qui consomment de la nicotine le font « proprement », sans fumer.

Je cite le Dr John Oyston : « La crainte que le vapotage soit une porte d’entrée vers le tabagisme a été complètement éliminée par les données qui montrent que le vapotage est en fait un détournement du tabagisme . Et pourquoi pas ? C’est plus sûr, moins cher, plus pratique et plus discret. Les adolescents fumeurs deviendront bientôt des curiosités, comme les gens qui écoutent encore des cassettes. »

Non planifié, totalement inattendu

Ce passage de l’article du Dr Oyston est vraiment passionnant. Cette génération sans tabac n’était pas planifiée, elle est arrivée dans un brouhaha infernal, et personne, ni les pouvoirs publics, ni les autorités de santé, ni les organisations anti-tabac, personne n’a préparé minutieusement ce phénomène qui conduit aujourd’hui les USA à un taux de prévalence historiquement aussi bas. Du jamais vu !

L’industrie du vapotage, indépendante à l’époque (histoire de Juul rachetée ensuite par l’industrie du tabac), a commencé à faire de la pub, et la vape est devenue populaire chez les jeunes. C’est nouveau, c’est cool, moins dangereux que la cigarette. Le vapotage a commencé à se répandre. Une nouvelle mode.

Puis, les anti-tabac et les puritains se sont offusqués et au prétexte de prévenir la population, ils ont en fait renforcé cet effet de mode. En quelques années, aucun jeune n’a pu échapper au phénomène. Et finalement, tout ceux qui ont eu envie d’essayer l’ont fait.

Heureusement les messages alarmistes (EVALI, pop corn, etc…) n’ont pas découragé. Voire même. Le caractère insensé (à y bien regarder) des fake news diffusées par les anti-vape a sans doute stimulé la témérité si intrinsèquement liée à la jeunesse.

Pour le Dr Poyston, le vapotage ne pouvait rêver meilleure campagne de marketing.

Mais la nicotine ?

Vu sur le graphique au-dessus, aux USA, le taux global de consommation de nicotine est revenu à son niveau d’il y a 10 ans. Le Dr Oyston souligne à cet effet que le vapotage n’est certainement pas aussi addictif que la cigarette puisque la moitié des consommateurs en 2019 ne le sont plus en 2021.

Pour autant, si la nicotine est tout simplement un plaisir comme 1000 autres choses, il est avéré aussi qu’elle a des effets qui peuvent conduire à certaines formes d’automédication. C’est documenté pour de nombreux maux : anxiété, dépression, troubles psychologiques, même schizophrénie. Pour le Dr Poyston, la nicotine s’affiche comme une concurrente face à des traitements médicaux aux effets secondaires lourds et desquels il est parfois difficile de se détacher (je me demande s’il parle des opioïdes ?).

Il n’y a aucune preuve de quelconques dégâts sur la santé liés à la consommation de nicotine avec le vapotage. Ni même avec d’autres pratiques, tant qu’on ne fume pas. Il n’y a aucun problème de santé publique même si 30 % de la population consomme de la nicotine. Le Dr Oyston rappelle qu’en Suède ce niveau est atteint principalement par les consommateurs de SNUS, et que pour autant le pays affiche des taux de cancers du poumon, de la bouche, du pancréas, ainsi que de maladies cardiaques, largement inférieurs aux pays où les consommateurs de nicotine sont principalement des fumeurs.

La génération sans tabac en France, c’est pour quand ?

En 2012, il y a 10 ans, il n’y avait déjà que 13 % de fumeurs juvéniles aux USA. Actuellement en France, nous sommes à plus de 30 % si on compte les fumeurs occasionnels comme le font les américains.

Donc on part de loin. Très loin

Compte-tenu de ce retard, ne devrions nous pas nous inspirer de l’expérience américaine pour travailler sérieusement vers une génération sans tabac ? En incluant pleinement, évidemment, le vapotage au cœur de la stratégie.

Où sont les médias ?

La première génération sans tabac aux USA. Quelle nouvelle incroyable ! Et pourtant, aucun écho dans les médias.

Voici une image à diffuser. Les faits sont indiscutables. Stop aux mensonges !

 

Génération sans tabac aux USA grâce au vapotage : explication avec les sources de la FDA et du CDC