Pour sauver plus de fumeurs, les anglais, avant même d’être libérés de l’Europe par le Brexit, envisagent déjà la révision de la réglementation sur la vape, ils refusent d’ajouter de nouvelles taxes et souhaitent re-évaluer la question du SNUS…

Les prédicateurs économistes et politiques leur promettaient l’apocalypse, pourtant à quelques mois de sa sortie de l’Europe, l’Angleterre ne semble toujours pas avoir coulé. Il y a quelques jours, les médias se sont même fait l’écho d’un taux de chômage exceptionnellement bas à 4,6%, ce dont rêvent probablement tous les autres dirigeants européens. Au-delà de l’économie, en matière de santé publique, le Brexit se dessine aussi comme une opportunité pour s’affranchir des réglementations qui nuisent à la lutte pragmatique et efficace contre le tabagisme, avec la perspective de sauver plus de fumeurs.

L’Europe, une belle idée qui a dérapé ?

N’en déplaise aux pro-européens, l’évènement du Brexit est un signal majeur d’un dysfonctionnement. Un état aussi important qui part, c’est quand même pas rien. Avant d’être « vapoteur militant », j’étais pro-européen, mais sans rien n’y connaître, j’aimais l’idée, et je l’aime toujours. Mais maintenant, alors que c’est avec la vape « politique » que j’en ai appris beaucoup sur le fonctionnement de l’institution, je ne suis toujours pas euro-sceptique, mais plutôt euro-affligé. Si je m’en tiens à ce que je connais maintenant sur la lutte contre le tabagisme, et que j’envisage que ce soit pareil pour tout le reste, je m’inquiète profondément…

Malheureusement l’Europe est devenu un guichet unique pour tous les lobbys, au lieu d’aller frapper à la porte de tous les pays, il suffit maintenant de ne « convaincre » qu’une commission, au fonctionnement parfois très douteux, sans aucune transparence, et hop ! Ça s’applique à tous les pays. C’est ainsi que depuis plus de 30 ans, le SNUS est interdit partout en Europe, sauf en Suède, le pays d’origine qui a résisté. Après ces décennies d’interdiction, le résultat est là, quantifiable. Là-bas, il n’y a plus que 5% de fumeurs et les maladies liées au tabagisme ont dégringolé. Il suffit de prendre les chiffres de l’OMS, et en faisant le parallèle avec la Suède, si le SNUS n’avait pas été interdit en France et si les autorités avaient incité les fumeurs à l’utiliser, on aurait 33 000 morts de moins par an liées au tabagisme !

Le Brexit : une chance de plus pour les fumeurs anglais

Les anglais ont déjà une avance considérable sur la lutte contre le tabagisme. Moins de 15% de fumeurs alors que la France est dans le trio de tête des pays de l’Europe avec 34% (selon le dernier Eurobaromètre). En Angleterre, les cigarettes sont cachées dans des placards, il n’y a pas d’enseignes extérieures, les vendeurs respectent la loi sur les mineurs, les prix sont très haut depuis longtemps, et surtout depuis quelques années, la vape est promue sans complexe. Le STOPTOBER, qui sert de « modèle » au Mois Sans Tabac ne se contente pas de dire aux fumeurs « arrêtez », l’essentiel de l’opération est orienté « solution », on explique aux fumeurs « utilisez la vape, utilisez les substituts nicotiniques ou faites-vous aider (coacher) par des spécialistes ».

Alors que le vapotage est interdit de publicité et « propagande » en France, en Angleterre, il y a des spots à la TV pour faire la promotion de la vape. C’est aussi d’Angleterre que nous viennent les fameux rapports « au moins 95% moins nocifs », réalisé par le Public Health England, on peut difficilement faire plus officiel et donc plus rassurant pour la population. Pragmatiques, les anglais ont une avance considérable dans leur vision de la lutte contre le tabagisme, entièrement fondée et assumée sur la réduction des risques.

Et ils ne s’en contentent pas… Alors qu’en France, les associations, même de simples consommateurs, n’obtiennent aucune écoute du ministère de la santé, ce sont là-bas les députés anglais, largement en avance sur les nôtres, qui ont sorti un plantureux rapport de plus de 60 pages sur le vapotage. Entres autres recommandations pour un (encore) meilleur usage de la vape au bénéfice des fumeurs, les élus recommandent d’abolir la limitation à 20 mg/ml de nicotine issue de la réglementation européenne. Avec le Brexit, c’est désormais possible. Ils insistent aussi sur la nécessité de rompre avec les fantasmes, notamment aux niveau des jeunes. Non, la vape n’est pas un fléau pour la jeunesse, c’est une chance pour ne pas tomber dans le tabagisme. Vu de France, on croit rêver…

Mais ce n’est pas tout… Alors que la commission européenne vient de lancer une consultation citoyenne qui a pour objectif de taxer la vape (dans le questionnaire, il est impossible d’écarter toute idée de taxe, on doit choisir un montant comme si le fait était déjà acté !!), c’est le secrétaire au trésor du gouvernement Robert Jenrick qui déclare dans un courrier que la taxation n’est pas envisageable en Angleterre car ce serait contraire à la santé publique. Si l’Europe parvient à la mise en place d’une taxe générale sur la vape, évidemment les vapoteurs anglais ne seront pas concernés grâce, une fois encore, au Brexit.

La France est dans l’Union Européenne, il n’y a pas encore chez nous de taxe sur le vapotage (à part la TVA à 20%), n’hésitez pas à signer la pétition avant qu’il ne soit trop tard : Pour une vape sans taxe tabac.

Élections européennes en mai 2019

La défiance des populations vis-à-vis de l’Europe est de plus en plus grande. Chacun ses raisons, sa lecture. Chez les vapoteurs, c’est totalement clair, la commission européenne est à l’origine de toute les mesures qui contribuent à ralentir l’essor du vapotage pour les fumeurs, à compliquer la vie des consommateurs et à augmenter les prix.

Le président MACRON, le nouveau gouvernement et la majorité LREM s’affichent volontiers très pro-européens. Mais le déni vis-à-vis des vapoteurs et des professionnels ainsi que le refus de reconnaitre et promouvoir la vape, cet outil majeur dans la lutte contre le tabagisme, risquent de leur porter dans les urnes un lourd préjudice à l’occasion d’une élection qui, sans être un enjeu strictement national, aura un sens majeur sur l’appréciation de la nouvelle « équipe ».

En Angleterre, sans faire l’élection, il parait que les vapoteurs ont été plutôt du côté du Brexit. Je me rappelle encore des médias la veille des résultats, ça ne pouvait pas arriver. Comme Trump, ça ne pouvait pas arriver non plus… Mais les gens sont tellement cons, surtout les fumeurs !