C’est au ministère de la santé, les 7 et 8 avril derniers, que c’est déroulée une audition publique organisée par la Fédération Française d’Addictologie… La vape était au menu !

C’est dans le cadre général de la politique de la réduction des risques et des dommages (RdRD) liée aux conduites addictives que la Fédération d’Addictologie a réussi à organiser une première audition publique au ministère de la santé, avec le soutien de la direction générale de la santé et de la MILDECA (organisation interministérielle).

Sous la pression des professionnels de santé et des associations, les autorités de santé commencent donc à entendre, sinon comprendre, qu’il y a un monde entre les comportements à risque et l’abstinence totale. C’est avec le sida et les drogues que le concept de réduction des risques a vu le jour. Aujourd’hui avec la e-cigarette, c’est à une échelle immensément plus vaste, qui dépasse des populations délimitées, que la question se pose.

L’audition organisée par la Fédération Française d’addictologie s’est déroulée sur deux jours avec une foule d’experts qui ont défilé à la tribune et remis un rapport. Résultat, plus de 600 pages ! D’un côté, on peut se réjouir de la production d’une riche documentation, de l’autre, on peut craindre la noyade. Et surtout, difficile d’imaginer que la ministre de la santé en fasse la lecture intégrale. Comment lui seront rapportées les conclusions de cette audition ? Mystère.

Toujours est-il que concernant la cigarette électronique (vaporisateur personnel !) trois rapports d’experts ont été produits, ils méritent vraiment lecture pour  toute personne qui se pose des questions sur les produits et la politique de réglementation qui est en cours.

Brice Lepoutre – AIDUCE

Un rapport très bien écrit sans artifices littéraires, très clair et lisible. Un panorama complet de la situation et des prises de positions fortes et très bien argumentées. Notamment concernant toutes les mesures en cours de réglementation avec la loi de santé, dont on attend encore à ce jour, les décrets d’application : publicité, lieux publics, contraintes normatives…

L’un des messages forts du rapport est l’incroyable situation dans laquelle se trouve l’AIDUCE. Cette association partie de rien, il y a trois ans, a réussi à réunir une équipe de bénévoles et plus de 2500 adhérents. Elle est donc parvenue à créer des moyens, certes modestes, mais réels.

Et à quoi servent ces ressources aujourd’hui ? Simplement à se battre contre les autorités et autres associations anti-tabac pour défendre la légitimité du dispositif et le droit de vaper librement. Situation déplorable car l’association aurait bien mieux à faire en s’occupant des nouveaux vapoteurs, par de l’entraide et de la diffusion d’informations liées à la pratique, pour favoriser la sortie du tabagisme.

Rapport d’expert : Brice Lepoutre – AIDUCE

Jacques Le Houezec

Ce rapport constitue une documentation majeure sur l’état des connaissances concernant la nicotine. Rappelant encore une fois, à l’appui de sources sûres, que ce n’est pas la nicotine qui tue dans le tabac, Jacques Le Houezec déroule un argumentaire précis et étayé qui démontre l’utilité du vaporisateur personnel pour la réduction du tabagisme dans la population.

Il aborde les sujets du SNUS, du tabac chauffé, les question de toxicité, la vape passive, l’effet passerelle chez les jeunes… Si vous êtes vapoteur débutant, ou parents/enfants/conjoint d’un vapoteur et que vous avez des doutes à causes des informations distillées pas les médias, lisez ce rapport absolument !

Rapport d’expert : Jacques Le Houezec

Anne Borgne  – Addictologue, présidente du Resspad

A lire enfin, ce rapport de Anne Borgne qui fait le tour des solutions pour la prise de nicotine en tâchant d’éviter la pire de toute : le tabac fumé ! Son approche est particulièrement intéressante sur la cigarette électronique (qui ne doit pas être considérée comme un médicament) avec l’incroyable humilité d’une « sachante » qui propose de limiter le rôle du soignant à la mise en perspective des dangers et centrer son discours sur l’arrêt du tabac. Anne Borgne a parfaitement observé l’arrivée du vaporisateur personnel et la prise en main autonome qu’en ont fait les utilisateurs, sans accompagnement des professionnels de santé. Phénomène totalement nouveau.

Tout en soulignant que les autorités de santé doivent rester attentives aux risques potentiels comme pour toutes les pratiques, Anne Borgne souligne qu’à trop vouloir protéger, on risque de créer l’effet inverse. Par exemple sur les jeunes, la restriction de la e-cigarette pourrait tout simplement les cantonner au tabac.

Pour Anne Borgne, la vape est une révolution sanitaire. Pas moins !

Rapport d’expert : Anne Borgne

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