Le tabagisme est la première cause de maladies et de morts évitables. Avec 75 000 décès par an, sur les cinq dernières années, même le COVID n’a pas fait pire.

Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment. Cette année je n’ai pas vraiment « bougé » pour tenter de sensibiliser les politiques à la cause du vapotage et de la lutte contre le tabagisme. Bilan, un seul appel d’un porte-parole d’un candidat, il y a deux jours… On a discuté, mais à trois jours du scrutin, je ne vois pas à quoi ça sert.

Clairement, sur les douze candidats pour le scrutin de dimanche, aucun ne semble se soucier de la première cause de morts évitables : 75 000 par an. Aucun ne semble avoir perçu le potentiel du vapotage pour lutter efficacement contre le tabagisme. Sujet de santé publique majeur. Prioritaire.

J’ai bien peur donc, que quelque soit la couleur de mon bulletin dimanche (si j’y vais), rien ne changera, tous les politiques ont l’air d’accord. Un bon fumeur est un fumeur qui paye et qui crève (le plus vite possible, c’est mieux pour les retraites…)

2017

Sous le quinquénat de François Hollande, la vape a pris son essor. Essor surprenant, déstabilisant pour les pouvoirs publics. Les acteurs du secteur ont eu à faire à Marisol Touraine. Et elle n’a pas été ménagé. Pour rappel, dans un élan citoyen assez exceptionnel, les vapoteurs avaient financé l’édition et l’envoi aux députés et au gouvernement du livre : 1000 messages pour la vape. Emmanuel Macron faisait d’ailleurs partie des ministres qui ont reçu le bouquin.

Un premier Sommet de la Vape avait eu lieu en 2016, organisé par Jacques LE HOUEZEC, Bertrand DAUTZENBERG et Didier JAYLE. Cet évènement avait aidé a nouer un contact constructif avec la DGS et en particulier son directeur Benoit Vallet qui a pris conscience de l’opportunité. Cela a permis de travailler sur une transposition de la TPD plus « souple » que dans d’autres pays d’Europe, et un Groupe de Travail Vapotage s’est constitué avec toutes les parties prenantes pour avancer sur le sujet. C’est à ce groupe que l’on doit notamment le décret sur le vapotage dans les lieux publics, plutôt pas mal aussi.

À l’invitation très appuyée de Benoit VALLET, Santé Publique France a également ouvert ses portes aux acteurs du vapotage, échanges constructifs aussi. En 2016, l’un des spots TV du premier Mois Sans Tabac était consacré au vapotage (le gros barbu sur un vélo pour ceux qui s’en souvienne), en 2017 il ya eu la création d’un groupe Facebook LesVapoteurs#MoisSansTabac (lâché par Santé Publique France, le groupe existe toujours, soutenu par l’association SOVAPE, il s’appelle désormais INFO VAPE, géré par des bénévoles, sans aide, sans visibilité que refuse d’assurer Santé Publique France). Fin 2020, lors de la refonte complète du site Internet de Tabac Info Service, la vape y a trouvé une belle place, les associations ont été écoutées pour le contenu, et le mot cigarette électronique a été banni au profit de vapoteuse.

2022

En 2019, Santé Publique France, appuyé sur des données de 2014 à 2017, a annoncé une baisse massive du tabagisme, et souligné que plus de 700 000 ex-fumeurs (la majorité) avaient utilisé le vapotage. Ce bilan positif est donc à mettre sur le compte du quinquennat Hollande.

La seule action du gouvernement MACRON en matière de lutte contre le tabagisme a été d’augmenter le prix du paquet de cigarettes à 10€. Résultat ? Les recettes fiscales sur le tabac ont bondit de 2 milliards supplémentaires chaque année. Pour aider les fumeurs ? Prétexte peut-être. Mais non. Santé Publique France a tiré la sonnette d’alarme l’an dernier, le tabagisme est remonté, et en particulier dans les populations les plus démunis.

Côté vape, malgré les multiples relances des acteurs du secteur, le Groupe de Travail a été torpillé. Ni la ministre BUZYN, ni son nouveau directeur SALOMON n’ont même daigné répondre aux courriers des associations. Mépris du travail accomplit les années précédentes, mépris de la société civile.

En 2020, Olivier VÉRAN a été nommé ministre de la santé. La vape est un sujet qu’il connait, il était venu en parler au 3e Sommet de la Vape. Dans cette vidéo, on le voit même s’offusquer de la disparition du Groupe de Travail. Alors qu’il a lui-même arrêté de fumer grâce au vapotage, le ministre (de la santé) n’a pas levé le petit doigt sur le sujet en 3 ans.

Bilan du quinquennat : la vape oubliée, voire sabordée, et au lieu d’aider les fumeurs, on les a (encore plus) plumés.

Pour plus de détails sur ce bilan, je recommande cet article de mon ami Phillipe POIRSON, rien ne lui échappe : Macron et sa vape : une photo peut-elle faire oublier cinq ans d’absence de politique de réduction des risques ?

Et donc ?

Donc rien.

Étant donné qu’aucun candidat ne s’est prononcé sur ses intentions à propos de la lutte contre la première cause de morts évitables, et encore moins sur le vapotage, il est impossible d’imaginer ce que feraient les uns ou les autres. Je crains sincèrement qu’aucun n’ait vraiment l’intention d’aider les fumeurs et prendre le risque de perdre les milliards de taxes. L’opinion accepte depuis des années la situation. Le fumeur est un con qui n’a qu’à pas fumer. Merci les anti-tabac. C’est leur job (subventionné, ou récompensé ?).

Pour ma part, je suis profondément déçu. Si jamais je décide d’aller voter dimanche, j’emporterai certainement ma déception avec moi.

PS : ce que je vois très précisément sur la (petite ?) question du tabagisme ne me rassure pas du tout sur les autres sujets. On ne peut s’intéresser à tout, alors on projette. Forcément.

Bonus à lire pour se détendre : Pour qui devraient voter les vapoteurs français

 

 

 

 

 

 

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