Face au silence assourdissant des autorités alors que tous les grands médias ont relayé la semaine dernière le rapport du Public Health English, les associations interpellent l’État !
Aucune réaction. Aucune déclaration. Silence absolu. Alors que l’Angleterre officialise une ligne politique clairement volontaire sur la e-cigarette avec la publication d’un rapport très détaillé réalisé par l’office gouvernemental Public Health English… Que ce rapport a été largement diffusé dans tous les médias français… Rien. Rien. Rien. Quatre associations françaises, l’AIDUCE, La Fédération Addiction, SOS Addictions et RESPADD se voient obligées d’interpeller officiellement les autorités pour obtenir au moins une réaction, ou au mieux (on peut rêver) une véritable révision de la politique sanitaire sur la cigarette électronique.
Silence. Mais que dit ce rapport ?
Que révèle t-il aux autorités françaises à quelques jours de l’ouverture des débats au Sénat, sur la Loi de Santé, qui contient un volet tabac très important ? A vrai dire, rien de nouveau pour les spécialistes :
- la e-cigarette est 95% moins nocive que le tabac
- c’est une solution qui marche pour sortir du tabagisme
- les vapoteurs sont essentiellement des ex-fumeurs
- l’effet « passerelle » ou incitation à fumer pour les jeunes n’existe pas
Ce qui est réellement nouveau, c’est l’existence même de ce rapport, et son émetteur ; les autorités de santé britanniques. Non seulement les anglais « actent » les extraordinaires avantages de la cigarette électronique en termes de lutte contre le tabagisme, mais ils ajoutent :
- que le dispositif mériterait même une prescription médicale
- que la désinformation politico-médiatique de la vape a effrayé de trop nombreux fumeurs, qui sont restés fumeurs, soulignant ainsi un véritable non-sens de santé publique
- que les interdictions de vapoter autour et sur certains lieux publics doivent être révisées
Pour les autorités françaises, c’est un véritable camouflet
Tous les « freins » évoqués par la Ministre de la Santé et ses soutiens de circontance hygiénistes sautent d’un coup ! Et ce ne sont plus quelques vapoteurs « illuminés » ou associations qui lui font la leçon. C’est le gouvernement anglais. Un pays qui peut se targuer de véritables résultats en matière de lutte contre le tabagisme : 16% de fumeurs. En France, c’est le double : 32% !
Là-bas, le prix du tabac est prohibitif. Il n’y a pas de bureau de tabac, pas d’enseigne spécifique (notre fameuse carotte rouge). Les commerçants doivent cacher les paquets de cigarettes sous les comptoirs ou dans des placards. La vente aux mineurs est sévèrement encadrée…
Un rapport très gênant pour les projets du gouvernement français
Plusieurs indices concordent sur les véritables intentions du gouvernement français concernant la e-cigarette. Que ce soit les projets de loi, l’attitude de la ministre ou les déclarations de certains politiques (Michèle Delaunay par exemple…). Tout porte à croire que la e-cigarette pourrait être remise entre les mains de l’industrie du tabac.
Ce serait une forme de « compensation » en échange du paquet neutre, en plus du blocage des prix depuis le 1er janvier 2015. Les buralistes deviendraient les seuls distributeurs ce qui permettrait au « système tabac » de se refermer sur la vape. Avec cette reprise de contrôle « logistique » par l’industrie du tabac, il serait alors facile d’imposer de nouvelles taxes. L’amalgame fumeurs / vapoteurs savamment entretenu par la Ministre avec l’histoire du geste permettra à l’opinion publique de trouver ces mesures tout à fait naturelles…
Tout cela au mépris du risque de voir la e-cigarette « étouffée » par l’industrie, ou lui laisser le contrôle des produits (pour y rajouter peut-être de l’arsenic et de l’amoniac ?), sans oublier l’obligation pour l’ex-fumeur devenu vapoteur de retourner chez son vendeur de « tueuses ». Des fois qu’on pourrait le tenter à nouveau…
Ce scénario est une pure spéculation, mais rien aujourd’hui dans l’attitude de notre gouvernement ne peut le contredire. Le silence face à l’annonce de la nouvelle ligne politique de santé publique britannique est un indice supplémentaire…
Si tel n’est pas le cas, nous attendons donc avec impatience une hypothétique réaction à l’interpellation officielle des quatre associations qui a été publiée aujourd’hui !
> Le communiqué de presse des associations : AIDUCE, SOS ADDICTIONS, FÉDÉRATION ADDCITION et RESPADD