Le HCSP – Haut Conseil de la Santé Publique – vient de rendre un nouvel avis sur le vapotage. C’est très négatif. Mais faut-il s’en étonner ?

On m’a dit que Donald Trump aurait déclaré un jour « La vérité n’a pas d’importance ». Se dire ça avant d’aller emmerder le HCSP sur son nouvel Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électroniquePublié ici le 4 janvier 2022. Se demander à quoi, et à qui sert le Haut Conseil de la Santé Publique, en théorie, et en pratique.

Globalement cet Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique du HCSP est moins positif que le précédent en 2016. Nous sommes en 2022, six ans plus tard, des milliers d’études plus tard, toujours plus rassurantes.

Et le HCSP recule, en prétendant qu’on n’a justement pas assez de recul (j’ai piqué la formule à Jean-Pierre Couteron, on ne peut pas mieux le dire). Marchons, donc, à reculons.

Merdias

J’ai tweeté ce matin : « Mon fromager m’a demandé si j’avais lu la presse. Depuis le temps que je vous dis que votre vape c’est de la merde ! ».

Pourtant dans son avis le HCSP ne dit pas que la vape n’est pas conseillée pour arrêter de fumer (tout court). Il dit (seulement) que les médecins ne doivent pas la conseiller à leurs patients (qui veulent arrêter de fumer). Ça reste ahurissant, mais c’est pas pareil.

Mais dans les médias, LE seul message qui passe est qu’une « grande » institution dit qu’elle ne conseille pas la vape pour arrêter de fumer. Et point (merci l’AFP comme d’hab !)

Dans plusieurs années, des gens vont mourir (prématurément, et peut-être dans d’horribles souffrances), parce qu’ils auront eu peur aujourd’hui, d’essayer le vapotage pour tenter d’arrêter de fumer.

Ça me dévaste d’être impuissant face à ces dégâts que font les médias, pour ceux, une majorité, qui sont devenus des simples machines à copier / coller. Les merdias tuent.

Transparence sur l’Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique du HCSP

Aucune.

Comment a été constitué le comité, sur quels critères, qui a voté pour, qui s’est abstenu ? Quand je consulte la liste des participants, je comprends mieux en voyant certains noms. Même si je suis perplexe sur d’autres. Comment est-ce possible que des gens attachés à Santé Publique France laissent passer les innombrables contrevérités du rapport. Dès le début, on lit que la baisse du tabagisme de 2017 à 2020 ne serait attribuable qu’aux mesures du PNLT, alors que c’est l’institution qui a démontré que l’outil d’aide le plus populaire, et de loin, est le vapotage. Pas un mot là dessus, comme si la vape n’existait pas. C’est pas une erreur, c’est un mensonge, officiel.

Le Pr Dautzenberg est comme un dingue sur Tweeter. Pourquoi ce spécialiste reconnu du vapotage n’a pas été invité au comité ?

Pourquoi les contributions des personnes et organisations consultées ne sont pas publiées et doivent rester confidentielles ?

Quand je vois que le HCSP a consulté le Pr Glantz, j’ai froid dans le dos. C’est quand même un scientifique dont une des principales études sur la vape qui avait fait grand bruit dans les médias a été rétractée par une revue scientifique ! Le professeur avaient sciemment attribué à la vape des crises cardiaques survenues 10 ans avant que les gens ne commencent à vapoter.

Pourquoi certaine études, françaises entre autres, n’ont pas été prises en compte, celle de l’Institut Pasteur notamment ? Et les études irlandaises sur les femmes enceintes ? À la trappe aussi.

Pour de nombreux spécialistes, cet Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique du HCSP est d’une médiocrité intellectuelle affligeante voire malhonnête tellement il est sectaire.

Recommandations

Je suis profondément choqué que le HCSP appuie les recommandations du CNGOF concernant le vapotage et les femmes enceintes. C’est un sujet qui me tient à cœur. Quand je lis dans la presse qu’une femme, médecin, membre du comité, revendique cette idée de ne pas aider les femmes enceintes fumeuses par principe de « précaution » (alors qu’elles fument bordel !!!), ça me met la nausée.

Passons sur la question que les médecins ne doivent plus conseiller la vape à leurs patients. Qui d’autre que les médecins peuvent gueuler, ce sont eux à qui on ordonne de laisser leurs patients crever.

Et le pompon, recommandation N°7 : Le HCSP recommande le maintien de l’ensemble des mesures législatives et réglementaires relatives aux SEDEN visant à en limiter l’attractivité et l’accessibilité. Sans même préciser une frange de population (les jeunes par exemple).

« … limiter l’attractivité et l’accessibilité », il faut « cacher » la vape à toute la population. Cacher un produit qui aide à sortir d’une addiction mortelle. Je crois que c’est historique en santé publique.

Il y aurait bien d’autres choses à dire, mais je suis fatigué. Vraiment fatigué.

Avis septique

Quand je titre septique (sans le « c »), c’est bien volontaire, c’est comme ça que marche une infection, elle se propage, vite ou lentement, mais toujours sûrement. C’est pareil pour la contamination des esprits et des institutions. Le HCSP n’est qu’un organe, un rouage. Désormais infecté.

Dans un monde normal, le vapotage serait plébiscité par les autorités de santé.

Pas là. En tout cas, pas en France. Ça sert à rien d’emmerder le HCSP. Cet avis est « normal » à la vue de l’ambiance de plus en plus délétère sur le vapotage. Au niveau de l’Europe, la commission BECA (cancer) a quand même livré un rapport qui tire à boulet rouge sur la vape, un produit… qui ne donne pas le cancer.

Bénéfices – risques de la cigarette électronique ? À quel moment le rapport envisage des bénéfices pour la santé publique ? Imaginer par exemple avec quelle capacité et rapidité le vapotage pourrait réduire le nombre de fumeurs versus ce qui ne marche pas, ou si peu depuis des décennies. Non, le HCSP ne rend son avis qu’en « évaluant » les risques, même si, c’est sûr, ils sont infiniment moindres que ceux de la cigarette fumée. De l’absolu, même ridicule, pas de relatif, même vertigineux.

Non, il ne faut pas prendre le moindre risque. Le Pr Lowenstein a bien résumé la situation dans une interview à Libération, un des seuls médias qui ne s’est pas contenté de copier/coller : « Cet avis, c’est l’illustration d’une volonté de mener une guerre propre, sans le moindre risque, alors que la situation s’aggrave. La politique de sevrage radical, c’est la tyrannie de l’idéal et cette stratégie n’obtient que de faibles résultats. » 

La vape emmerde tout le monde, tout le monde est contre vous (ndlr : les asso vape). Il y a quelques années, c’est le directeur d’une autre (très) grande institution qui m’a dit ça la première fois qu’on s’est rencontré. Ça doit faire 4 ou 5 ans. À côté de moi, il y a avait Nathalie Dunand, présidente de SOVAPE, Claude Bamberger, président de l’AIDUCE et Jean Moiroud, président de la FIVAPE. Ça nous a séché, d’emblée.

À quoi sert le HCSP ? Protéger le cul des politiques. Et évidemment les membres du HCSP protège leur propre cul. Pourquoi prendre des risques ? Maintenir le tabagisme (et ses 75 000 morts) n’est pas un problème tant qu’on ne prend pas de risque pour son propre cul. C’est dit grossièrement mais ça se résume à ça. Et… La vérité n’a pas d’importance.

Recommandations aux fumeurs

C’est pas trop le moment pour moi de prendre un procès et risquer 100 000 € d’amende. Alors je ne vous dirais pas « vapotez ». J’espère ne pas prendre trop de risque en vous conseillant de bien regarder partout si vous vous questionnez, et pas seulement du côté des instances de santé. Malheureusement.

Les (ex-)fumeurs aident les fumeurs GRATUITEMENT :

Sur le site TABAC INFO SERVICE, la page sur le vapotage est correcte (les associations ont beaucoup travailler pour obtenir ça) :

  • Je choisis la vapoteuse : je commence à me demander si un jour cette page ne va pas être supprimée car trop gênante.

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