Le président américain Donald Trump a annoncé vouloir interdire tous les arômes (sauf le tabac) pour le vapotage. Pourquoi se trompe t-il ?

Nouvelle séquence dans la révolution du vapotage. Le président américain Donald Trump se saisit du sujet. Ce n’est pas anodin. Il veut donc supprimer tous les arômes dans les e-liquides, mais sauf le tabac.

Pourquoi supprimer les arômes ?

Donald Trump ne connait probablement rien au vapotage. Il a donc dû recevoir des explications sur les bonnes raisons de supprimer les arômes. C’est assez simple, la vape ne devrait être destinée qu’aux fumeurs, donc tous les arômes qui ne sont pas du tabac peuvent participer au marketing pour séduire les consommateurs. Surtout ceux qui ne sont pas fumeurs, et en particulier les jeunes.

Cela fait des années que les anti-vape américains labourent ce terrain, la vape serait une porte d’entrée dans le tabagisme. Mais contrairement à cette « logique », la réalité ne corrobore pas cette crainte. Aux USA, le niveau de tabagisme des jeunes n’augmente pas, et mieux que ça, il baisse trois fois plus vite qu’auparavant. Parallèlement, le vapotage a « explosé ». Les chiffres sont sensationnels (1 jeune sur 4) car c’est « l’expérimentation dans les 30 derniers jours » qui est calculée. Sur la consommation quotidienne, c’est beaucoup plus flou.

Toujours est-il que le phénomène est très lisible, on ne peut pas le nier. Au lieu d’expérimenter la cigarette, les jeunes essayent plutôt la vape. Comme le passage au tabagisme n’est pas avéré, les anti-vape préfèrent désormais parler d’initiation à la nicotine. Cela permet toujours d’agiter un chiffon rouge, et continuer à nourrir l’idée d’une passerelle vers le tabac. Même si pour l’instant la situation est très claire, le vapotage provoque un effet de rempart au tabagisme.

Les arômes constituent un des socles du vapotage. Source de plaisir. Mais pour les détracteurs, les goûts bonbon, caramel, fruités, etc, ne sont là que pour séduire les jeunes. Sans ça, ils ne vaperaient pas. Si la vape n’avait que le goût du tabac, ils ne seraient pas tentés. C’est tellement simple le monde de Mickey, Donald adhère !

Les arômes absolument nécessaires pour les fumeurs

Effet de bord. La question des jeunes n’est pas un détail, mais la vape concerne surtout les fumeurs. La suppression des arômes auraient de graves conséquences sur l’extraordinaire efficacité du vapotage dans la lutte contre le tabagisme.

Les arômes tabac sont nécessaires car c’est souvent le choix des vapoteurs débutants. C’est logique, la vape est une sorte de translation vers une autre pratique, le geste, la sensation, la nicotine, et (souvent) le goût tabac. Mais si certains vapoteurs restent éternellement sur leur goût tabac, ils sont aussi très nombreux a progressivement glisser vers d’autres saveurs. Plus on s’éloigne du tabac et plus on s’éloigne… du tabac. Le vapoteur qui tourne au banane fraise depuis des années s’est complètement éloigné de la cigarette. Il a transposé son plaisir sur une autre pratique. Nombreux sont ceux pour qui il est devenu absolument impossible de refumer. Un gouffre s’est créé, une véritable sécurité grâce aux arômes.

À mon égard, ce maintien dans le goût du tabac est le principal piège du tabac chauffé. L’interdiction des arômes et l’obligation de rester sur du tabac constituent donc un risque supplémentaire de retomber dans la clope.

Trump en parle : ça pue !

Au-delà de ces considérations assez terre à terre, l’intervention de Donald Trump à propos du vapotage est très inquiétante. On a passé un cap. La révolution de la vape occupe désormais le président des État-Unis.

Tabac, pharma, taxes… Le système tabac est en passe de s’écrouler comme un chateau de cartes. Tous ceux qui ont intérêt au maintien du tabagisme et de ses méfaits le savent. Ils remuent désormais ciel et terre. Voir Trump débouler dans l’affaire, ça pue vraiment !