Alors que les consommateurs subissent des réglementations restrictives, la vape est néanmoins restée un produit de consommation courante. Cela doit-il changer ?

Ni tabac, ni médicament, la vape s’est imposée, en particulier auprès des fumeurs, comme une alternative, qui outre un certain plaisir, a l’extraordinaire pouvoir de se substituer à l’envie de fumer. Son statut de produit de consommation courante lui a permis de se développer et prendre un essor considérable, salvateur pour de nombreux fumeurs, pour la santé publique aussi, même si les autorités ont du mal à l’admettre vraiment.

En 2013, les vapoteurs se sont battus face à la commission européenne pour que la vape ne rentre pas dans les champs des produits pharmaceutiques. Les raisons sont simples, avec des contraintes énormes de réglementation, s’en était fini de la liberté sur les arômes, les dosages de nicotine ou encore les matériels. Malheureusement, les autorités ont alors légiféré comme pour un produit du tabac.

« Comme », la nuance est importante. En effet, dans la Loi de santé, si la vape subit les mêmes restrictions que le tabac, notamment sur la publicité et la propagande, elle n’est malgré tout, pas considérée « comme » du tabac. La réglementation est idiote sur de nombreux points mais la vape a un statut différent du tabac, et surtout, elle est restée un produit qui reste de consommation courante.

Et si ça changeait ?

Que pourrait-il se passer si la vape ne devait plus être un produit de consommation courante ? On pourrait imaginer un statut spécial, comme l’essence ou le tabac. Et donc, qui dit statut spécial, dit taxes spéciales, modèle de distribution spécial voire monopolistique, modalités de fabrication spéciales.

Qui ça pourrait arranger ? Réfléchissons.

Peut-être des acteurs économiques qui ont l’habitude d’évoluer dans ces conditions. Prenons, au hasard, les industriels du tabac… Un produit hyper cadré avec des contraintes financières tellement énormes que seules des multinationales pourraient s’en sortir, un réseau de distribution « à la botte » et complètement dépendant de ses produits, et avec tout ça une position de force pour « négocier » avec les états. Le deal : je me charge du produit et de sa distribution, je prend la main sur le marché, en fermant la porte à toute velléité de nouvel entrant, je verrouille tout, comme ça des taxes spécifiques peuvent se mettre en place, au-delà d’une simple TVA à 20%, tout cela est permis justement par le statut « spécial ».

Disons-le, c’est le rêve pour une industrie qui voit poindre l’effet KODAK en voyant fondre ses actions de 20 à 30% juste sur l’année 2018. Un bonne entente avec l’État pour mettre en place, sur la vape, exactement ce qu’il se passe sur le système tabac : 400% de taxes, monopole clientéliste et verrouillage concurrence.

Les consommateurs et les acteurs de la vape ne sont pas d’accord à 97% !

Tu m’étonnes ! Juste pour vérifier, j’ai fait un petit sondage sur la page Facebook de VAPYOU. Plus de 1000 personnes ont répondu (1016 exactement). Pour en connaître un grand nombre, il s’agit de vapoteurs, mais aussi de commerçants et de fabricants. 97% répondent qu’ils souhaitent que la vape reste un produit de consommation courante. Les arguments ? En fait, un seul : la liberté !

sondage vapoteurs, commerçants, fabricantsEt oui, non seulement la vape est une alternative qui permet d’arrêter de fumer, mais c’est aussi une liberté retrouvée. Liberté de choix sur les produits, liberté de vendre, liberté de fabriquer. Et rien, d’un point de vue sanitaire aujourd’hui (zéro morts) ne justifie un statut spécifique qui soit autre chose qu’un produit de consommation courante. Cela n’empêche pas d’avoir des réglementations, des normes, des contrôles, des études ou des bonnes pratiques comme pour tous les produits de consommation courantes, que ce soient des pneus, du pain, des produits de beauté, ou je ne sais quoi d’autre.

J’avoue que ce 97% m’a même surpris, je n’imaginais pas une position aussi unanime. À la limite, il n’y aurait que l’industrie du tabac pour souhaiter ça. Forcément.

Pour finir, voici un extrait d’un communiqué de l’association France Vapotage paru le 1er novembre. Ça permet de situer les objectifs et lever les doutes sur les intérêts qui se cachent (à peine) derrière l’organisation. Intérêts qui, on le voit bien (97%) sont à l’extrême opposé de ce que souhaitent les consommateurs. Ou alors, les gens sont vraiment des cons, ni fiables, ni responsables, et il vaudrait mieux faire confiance à une industrie qui a fait 100 millions de morts au siècle dernier, qui se donne des airs de chevalier blanc et qui se prétend acteur de la RdR alors qu’elle a encore de nombreux programmes de développement du tabac partout dans le monde…

 

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