C’est innovant. Cette année, pour le Mois Sans Tabac, TF1 propose un programme de six émissions pour suivre 9 fumeurs qui vont tenter d’arrêter de fumer. Interview du Dr Anne Borgne, la tabacologue qui va les accompagner pendant 30 jours.
La Dr Anne Borgne intervient régulièrement dans les médias sur la question du tabagisme. Elle est aussi présidente du RESPADD qui fédère plus de 600 établissements de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD, établissements médico-sociaux, etc.) engagés dans la prévention et la prise en charge des pratiques addictives. D’une nature très ouverte et bienveillante, Anne Borgne est une des premières tabacologues à s’être intéressée au vapotage, qu’elle a découvert au travers des consultations avec ses patients.
On la trouve régulièrement parmi les promoteurs de la réduction des risques pour appeler à utiliser la vape et clarifier son statut au bénéfice des fumeurs : signature de l’appel des 100 médecins par Philippe Presles, préface au livre 1000 messages pour la vape, appel des associations à la reprise du Groupe de Travail Vapotage à la direction générale de la santé. Anne Borgne avait même signé l’édito du magazine VAPYOU N°3 en appelant à encourager la diffusion de la vape auprès des fumeurs par tous les moyens.
C’est donc une très bonne nouvelle de retrouver Anne Borgne dans l’émission « Promis c’est la dernière » diffusé pendant 6 semaines le samedi matin à 10h30 sur TF1, et bien entendu en replay sur MyTF1. La première émission a été diffusée samedi dernier 20 octobre, le replay est donc encore disponible quelques jours : Promis c’est la dernière.
Merci beaucoup à Anne Borgne pour cet interview.
En quoi un format « TV réalité » est intéressant pour parler de l’arrêt du tabac ? Avez-vous participé au casting des participants ?
Anne BORGNE : Je n’ai pas participé au casting, par contre, j’ai pu découvrir les participants en visionnant leurs auditions. En faisant leur connaissance, j’ai vraiment apprécié les choix de la production. Tout type de personnes, hommes / femmes, toutes générations, des profils de fumeurs très différents, certains ayant des pathologies, d’autres non, des passés difficiles ou pas. Les neuf participants sont vraiment très représentatifs et cela permet justement de s’adresser à tout le monde. Chaque fumeur / fumeuses peut se retrouver dans leurs portraits et leurs histoires.
Substituts, médicaments, vapotage, autres, ou rien… Quel est le rôle du tabacologue pour faire le meilleur choix ?
A. B. : Évaluer, comprendre à quel fumeur on a affaire. Ensuite il faut proposer, mais sans rien imposer (sinon on prend le risque de les perdre). Chacun choisit sa méthode et nous sommes là pour guider et apporter nos connaissances. Leur expliquer ce qui leur arrive, par quels mécanismes se provoquent les éventuels désagréments du sevrage. On rassure, on accompagne. La meilleure méthode, c’est celle que choisit le fumeur. Regardez bien tous les épisodes, la vape y trouve sa place, comme dans la « vraie vie »…
Faut-il avoir peur de la nicotine, avec les substituts ou avec la vape ?
A. B. : Non, la nicotine sert à apaiser le manque. Il ne faut en avoir peur que si on la fume, car si elle n’est pas dangereuse en soit, en consommant des cigarettes, on s’expose aussi à plus de 4000 composés ultra-toxiques qui provoquent les pires maladies.
Avez-vous un conseil essentiel pour éviter l’échec à une tentative d’arrêt du tabagisme ?
A. B. : Il n’y a pas d’échec. Il n’y a que des succès différés.