Enfin ! La vérité que de nombreux spécialistes soupçonnaient a éclaté. Le vapotage, en soi, n’est pas la cause des maladies pulmonaires et des décès aux USA.

Ça commence à se diffuser timidement dans les médias, le CDC américain a communiqué de nouvelles avancée sur son enquête suite aux nombreuses maladies pulmonaires et aux décès constatés ces dernières semaines. Des analyses ont révélé que c’était bien la vitamine E contenue dans des liquides avec THC achetés au marché noir qui est responsable de cette épidémie (plus de 2000 cas au dernier comptage).

Les liens sont en anglais, je n’ai pas le temps de traduire, il existe les outils Google Traduction ou DeepL (je l’aime de plus en plus celui là).

Psychodrame international

La vitamine E est donc clairement identifiée comme l’agent responsable des maladies. Pour les observateurs spécialisés, cela confirme ce qui était soupçonné presque dès le départ (en anglais aussi, Mickaël Siegel : CDC Announces « Major Breakthrough » that I Recognized and Reported Two Months Ago; Outbreak is Almost Certainly Not Associated with Legal Nicotine Vapes).

En effet, alors que depuis plus de 10 ans des millions de personnes vapotent des e-liquides sans aucun problème, la soudaineté de l’épidémie aurait dû appeler à beaucoup plus de prudence avant d’accuser LE vapotage dans son ensemble. Deux poids, deux mesures. Étrangement, cette retenue, on la retrouve aujourd’hui concernant la vitamine E (voir conférence de presse relatée ci-dessus par CNBC), la Dr. Anne Schuchat appelle les américains à ne pas fouiller dans leurs armoires pour trouver et jeter leurs boites de vitamines ! Ceci alors qu’elle adresse encore le message d’éviter de vapoter, parce que « on ne sait jamais » !

Le mal est fait, l’affaire a créé une psychose qui a eu de graves conséquences dans le monde entier. Des pays comme l’Inde ont interdit le vapotage, des millions de fumeurs ont été effrayés par le vapotage et des vapoteurs sont même repartis vers la clope « pour se rassurer ». En France, les boutiques de vape spécialisée ont constaté une évaporation totale des débutants au mois de septembre, et une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 20 à 50% selon les cas. La défiance de la population a pris des proportions irréalistes comme l’a montré l’association SOVAPE avec un sondage commandé à BVA : 59% de la population pense désormais que le vapotage est aussi nocif, voire pire que la cigarette fumée.

A qui profite le crime ? Au tabagisme ! Tous ceux qui ont alimenté cette psychose sur le vapotage ont contribué au maintien du tabagisme. Pendant toute cette crise, plus de 1000 américains mourraient chaque jour du tabac. 200 en France.

La communication du CDC est largement responsable, mais les médias ont aussi leur part. Pour rappel, voici le genre de titres que l’on pouvait lire début octobre copié / collé dans toute la presse française : Danger du vapotage : les poumons de 17 malades sont comme brûlés aux gaz toxiques. Aucun discernement, aucun recul, aucune recherche auprès des spécialiste, titres trompeurs et alarmistes, amalgame inadmissible entre le vapotage standard et la consommation de produits frelatés et illicites.

Dans quelques années, je suis convaincu que l’on reviendra sur cet affaire en la considérant comme un scandale sanitaire. Les mots et les silences seront comptabilisés pour évaluer les responsabilités. J’imagine dans 20 ans les familles d’un ex-vapoteur redevenu définitivement fumeur et qui termine avec un cancer…

Des leçons à tirer ?

Une « affaire » à peu près semblable est sortie en France. Le Buddha Blue. Une alerte a été lancée dans la région de Caen où le problème semble se circonscrire. Du coup, l’histoire a été traitée par des médias locaux, qui ont mis sur le coup leurs journalistes. Et quand c’est remonté à la presse nationale, les messages étaient très clairs, sans ambiguïté : Trois questions sur la drogue « buddha blue » signalée dans les lycées normands.  Dans ce titre, il n’y a même pas le mot « vapotage ». Précisons d’ailleurs que la molécule du Buddha Blue existe aussi sous d’autres formes, à fumer.

D’un naturel plutôt optimiste, je me dis que les médias français, surtout ceux qui ont encore des journalistes, ont peut-être pris la mesure des dérapages de l’affaire américaine. Il se pourrait donc qu’ils puissent être plus prudents à l’avenir avant de diffuser n’importe quelle info sans contrôler ni enquêter. Il faudrait surtout que cesse le système des copié/collé de dépêches sans qu’un journaliste compétent y jette un œil. C’est malheureusement le système Internet où la valeur de l’info n’est plus le contenu, mais le volume. Des sites Internet ne publient que ces fils info obtenues sur abonnement, et certains titres pourtant sérieux leur réservent aussi une large place. Tout ça pour générer du trafic et du clic publicitaire. Les vendeurs de « news » l’ont bien compris, plus c’est dégueulasse, plus ça fait peur, et plus ça marche. C’est un business nocif, la crise américaine nous l’a démontré.

Donc, ne pas baisser la garde. La peur fait vendre, il y aura encore des fake news sur la vape. Elle dérange tant de monde (tabac, pharma, anti-tabac, états taxeurs…) que les attaques ne cesseront jamais, il faut s’y faire. Cependant, chaque épisode la renforce. Même Donald Trump est en train de faire machine arrière sur la question des arômes. Pourquoi ? Un mouvement citoyen We Vape We Vote est né aux USA. Et certains petits malins se sont amusés à calculer qui si tous les vapoteurs votaient contre Trump, il perdrait certains États indispensables pour une éventuelle re-élection. Certains ont déjà émis l’hypothèse pour le Brexit, la vape pourrait-elle avoir un poids politique ?

En France, le lobby du tabac maquillé en association vape, essaie d’influencer les politiques. À mots couverts (réglementation plus stricte), on sent venir la vieille rengaine de réduire le marché aux capsules scellées au prétexte de plus de sécurité. Pas sûr que les millions de français vapoteurs apprécient.

PS : les produits qui ont créé les maladies aux USA étaient des cartouches scellées… Comme quoi la sécurité est à géométrie variable. Il n’y a pas de vérité.