Réponse point par point au communiqué de Michèle RIVASI, députée Europe Écologie Les Verts (EELV), qui exige une réglementation plus sévère pour les cigarettes électroniques et les produits de tabac chauffé.

Michèle RIVASI est une femme politique professionnelle, députée en 1997, elle a ensuite été vice-présidente du Conseil Général de la Drôme, adjointe au maire de Valence, et enfin, elle est élue députée européenne EELV depuis 2009. Elle s’est illustrée dernièrement en soutenant les discours anti-vax extrémistes et notamment en essayant d’introduire dans les murs du parlement européen, le Dr Andrew WAKFIELD. Ce médecin britannique, auteur d’une étude frauduleuse qui a été retirée, a été également rayé de l’ordre des médecins et interdit d’exercer.

Pour en savoir plus, lire sur France Info : La députée et le fraudeur.

Intéressant à lire aussi, cet article de Yannick Kindo – que je ne connais pas – sur le Blog Médiapart. Outre la rencontre dénoncée avec le sulfureux Pr. Joyeux (également rayé de l’ordre des médecins en France), le papier est éclairant sur la « méthode » de Michèle RIVASI pour exister en politique. Nucléaire, glyphosate, OGM, ondes, vaccins… Tout est bon pour piailler, crier au scandale, enfoncer les portes ouvertes et construire des discours aux relents populistes nauséabonds. À chaque fois semble t-il, la députée Européenne ne semble pas s’embarrasser des connaissances et de la littérature scientifique. Seuls comptent son « sentiment » et son « avis », basé sur on ne sait trop quoi…

Depuis quelques temps, Michèle RIVASI s’est donc trouvé un nouveau « dada » : le vapotage. Elle a déjà publié plusieurs communiqués sur le sujet. S’estimant ou étant estimée compétente, elle fait désormais partie de la commission ENVI du parlement européen, laquelle risque d’avoir une grande influence sur la prochaine TPD prévue en 2021.

Je ne voudrais pas faire l’oiseau de mauvaise augure, mais les vapoteurs et les professionnels de la vape feraient bien de se réveiller. Je ne mesure pas l’influence réelle de Michèle RIVASI, surtout avec les casseroles qu’elle traine, mais si elle n’est pas la seule à défendre ces « idées », le « miracle » du vapotage pour les fumeurs pourrait faire long feu…

Le communiqué de Michèle RIVASI est publié ici : https://www.michele-rivasi.eu/a-la-une/lutte-contre-le-tabagisme-michele-rivasi-deputee-europeenne-exige-une-reglementation-plus-severe-pour-les-cigarettes-electroniques-et-les-produits-de-tabac-chauffe.

Je le découpe par paragraphe, pour faire des réponses point par point. L’objectif n’est pas de convaincre Michèle RIVASI que je considère comme définitivement perdue, mais plutôt d’alerter ceux qui pourraient la rattraper par le col et la remplacer par des personnes compétentes et éclairées.

On ne le répètera jamais assez, le tabagisme fait des millions de morts. Le vapotage est aujourd’hui reconnu comme la solution la plus populaire ET la plus efficace pour arrêter de fumer. Que ça plaise ou non, c’est comme ça, c’est parfaitement documenté par des agences de santé partout dans le monde et de nombreuses études scientifiques.

Communiqué de presse – Bruxelles le 19 février 2020

Lutte contre le tabagisme
Michèle Rivasi, députée européenne, exige une réglementation plus sévère pour les cigarettes électroniques et les produits de tabac chauffé.

Commentaire : Le ton est donné dès le titre « plus sévère ». Par ailleurs, on constate que la députée fait l’amalgame entre le vapotage et le tabac chauffé. Deux « produits » qui n’ont rien à voir. Il semblerait que Michèle RIVASI ne semble pas avoir compris cette différence élémentaire et absolument essentielle.

Membre du Groupe de travail parlementaire sur la révision de la Directive Tabac (1) lancé avec le député européen PPE Cristian Busoï, Michèle Rivasi (Verts/ALE) est intervenue, rappelant tout d’abord que si l’objectif de la directive Tabac était la réduction du tabagisme chez les jeunes, celle-ci est donc un échec puisque plus du quart des jeunes de moins de 25 ans fument aujourd’hui en Europe.

Commentaire : Sur ce point, on est d’accord avec Michèle RIVASI, les mesures de lutte contre le tabagisme entreprises par l’Europe sont loin de donner des résultats probants. Cependant, peut-être que la députée pourrait affûter son regard et s’intéresser à la situation en Angleterre (oups ! c’est vrai qu’il y a le Brexit). Sinon, il y a aussi la Suède, cet État qui s’est battu à son entrée dans l’union en 1995 pour maintenir l’autorisation du SNUS et qui affiche des taux de cancers du poumons et oraux-pharyngés indécents par rapport aux autres pays européens. Pour les experts en santé publique, mais même pour les « amateurs » comme Michèle RIVASI, 25 ans de recul ça devrait être suffisant. La députée pourrait aussi sortir d’Europe et sans aller bien loin, constater la situation en Islande où vapotage et SNUS ont fait plonger le tabagisme avec une rapidité époustouflante. Et enfin, pourquoi pas, regarder un peu mieux les chiffres américains.

« En ce qui concerne les cigarettes électroniques et la santé, de nombreuses inconnues subsistent. Les cigarettes électroniques sont peut-être pour les fumeurs un moyen de décrocher des cigarettes, mais l’OMS rappelle que les cigarettes électroniques peuvent être aussi « inconstestablement nocives » et s’avèrent « particulièrement risqués » pour les adolescents, avec des « effets dommageables à long terme » liés à la nicotine contenue dans les cigarettes électroniques. (3 = Pour l’OMS, « aucun doute » que les cigarettes électroniques sont nocives, AFP 22 janvier 2020)

Commentaire : Si elle était vraiment documentée, Michèle RIVASI constaterait que « les nombreuses inconnues qui subsistent » sont justement les effets nocifs qui sont supposés, envisagés, fantasmés, voire fabriqués de toutes pièces par des études frauduleuses. Sur ce dernier point, rendons service à la députée en lui recommandant de nouer contact avec Santon GLANTZ qui a voulu faire croire que le vapotage provoque des infarctus en trafiquant les données scientifiques. Ils pourraient bavarder ensemble avec WAKFIELD autour d’un café sur les meilleurs moyens de tromper le monde. Michèle RIVASI cite aussi l’OMS en se référant à un article de l’AFP – source de grande qualité – ce qui souligne probablement que la députée n’a jamais pris le temps de consulter les documents à la source ni d’en connaître leurs origines. Nous pouvons l’inviter à consulter l’excellente enquête réalisée par l’association SOVAPE. Cela lui donnera peut-être l’idée d’inviter également pour le café BLOOMBERG, DUTERTE, KIM JONG-UN ou encore les fabricants de tabac indiens, belle ambiance ! Rappelons enfin à Michèle RIVASI qu’aucune étude ne fait état de dommages chez les adolescents avec le vapotage. La seule littérature « à charge » pourrait considérer la nicotine mais seulement associée au cocktail explosif (réel celui-ci) de la combustion de tabac fumé, soit plus de 4000 composés toxiques et cancérigènes. C’est pas très solide tout ça… Pour ma part, je n’ai jamais vu d’ados faire le moindre malaise en vapotant, contrairement à l’alcool, substance autorisée à la publicité…

Nous avons tous à l’esprit l’alerte sanitaire dramatiques de l’an passé : plus de 2400 malades pulmonaires et 52 décès aux Etats-Unis. Les jeunes sont les premiers touchés, après seulement quelques d’années de vapotage. Plusieurs substances ont été mises en cause : l’acétate de vitamine E, le diacétyle et la pentanedione-2,3. Nous manquons de recul, laissant les Etats membres se débrouiller pour jauger du risque… C’est inacceptable et c’est pourquoi il est essentiel de faire preuve de la plus grande prudence avec ces produits dont on ne connait absolument pas les nuisances à long terme.

Commentaire : Voilà l’un des paragraphes qui m’a décidé à écrire cet article. Le CDC américain malgré ses lenteurs assassines a définitivement écarté la possibilité que les EVALI aient pu être causées par des produits de vapotage conventionnels. L’affaire est « classée ». Il est insensé qu’une responsable politique puisse continuer à propager des fake news sur cet épisode qui a déjà causé des dégâts considérables dans l’opinion. La perception des risques du vapotage par rapport au tabac est totalement fausse, la population est trompée, c’est un drame historique en santé publique (voir le sondage BVA / SOVAPE réalisé en septembre 2019). Recommandons ici encore à Michèle RIVASI de se documenter (ainsi que ceux qui s’occupent de la placer là où elle est) de prendre 1/2 heure pour regarder le replay du discours du Pr. Benoit VALLET, ancien Directeur Général de la Santé, lors du Sommet de la vape le 19 octobre 2019 à Paris : une leçon de santé publique.

Nous ne savons rien, ou malheureusement très peu, des effets des additifs chimiques utilisés dans les liquides des e-cigarettes, des résidus de leur combustion et de leurs effets combinés. Les professionnels de la filière eux-mêmes reconnaissent leur ignorance et souhaitent en savoir plus sur la conséquence réelle de leurs produits.

Commentaire : La députée doit confondre ici le tabac chauffé et la vape, bien qu’elle ne parle que de e-liquides. Ces quelques mots nous confirment à nouveau la méconnaissance abyssale du dossier de Michèle RIVASI. Aurait-elle un brin de curiosité, elle irait visiter quelques professionnels français qui développent des produits et des process à la pointe des innovations, qui embauchent des scientifiques et des doctorants, qui n’ont de cesse de viser la meilleure sécurité pour les consommateurs, qui créent des centres de recherche, participent et publient des études. Plusieurs entreprises de vape française, totalement indépendantes de l’industrie du tabac et de la pharma, sont de véritables pépites… Michèle RIVASI pourrait aussi se rendre l’Ecole des Mines de St-Etienne comme l’a fait très récemment le nouveau ministre de la santé Olivier Véran.

N’attendons par la révision de la directive Tabac en 2021 pour demander des améliorations draconiennes de la législation sur le tabac chauffé et les cigarettes électroniques : vente et publicité mieux encadrées, analyse poussée des additifs et de leur effet cocktail, interdiction des arômes et mentions sanitaires obligatoire pour alerter les non-fumeurs des risques comme cela se fait pour les cigarettes traditionnelles. La vente aux mineurs doit également être interdite. »

Commentaire : Anachronisme. C’est étonnant pour un produit qui ne fait aucun mal avéré et qui sauve des vies, mais la publicité est déjà complètement interdite. Décidément très mal informée, la députée Michèle RIVASI parle comme si nous étions en 2005. Depuis, des milliers d’études ont été réalisées, mais elle n’est pas au courant. C’est assez terrifiant de se rendre compte ainsi que des décideurs politiques entendent régenter nos vies sans prendre connaissance d’un dossier et en ne s’emparant que de ses idées reçues et de ses fantasmes. L’interdiction des arômes est un non-sens total, c’est démontré par exemple en Estonie où cette prohibition a renvoyé 80% des consommateurs au marché noir avec tous les risques que ça comporte sur la qualité des produits. Aujourd’hui, il serait plus utile, sinon urgent, d’alerter les fumeurs sur les moindres risques du vapotage par rapport à la cigarette fumée qui assassine des millions de personnes en Europe et dans le monde. Quant à la vente aux mineurs, c’est un débat controversé, et je crois malheureusement que Michèle RIVASI n’atteindra jamais la profondeur intellectuelle nécessaire et suffisante pour examiner correctement le phénomène américain où l’essor considérable du vapotage est corrélé avec une baisse encore plus rapide du tabagisme juvénile. Aux USA, les mineurs ne sont plus que 5,8% à être fumeurs (quotidiens ou occasionnels) alors qu’ils sont 32% en France dont 25% de fumeurs quotidiens à l’âge de 17 ans.

Conclusion

Avec ce dossier du vapotage, Michèle RIVASI semble avoir trouver un nouveau fond de commerce politique, mais elle s’y illustre à nouveau par son incompétence. Cette femme est dangereuse pour les fumeurs car elle pourrait ruiner le « miracle » du vapotage. Elle fait ainsi le jeu de l’industrie du tabac qui rêve de circonscrire son essor pour, au mieux placer son tabac chauffé, au pire continuer le business des cigarettes conventionnelles. Elle fait le jeu de l’industrie pharma qui cherche à placer ses médicaments et qui vit surtout sur les maladies et les morts du tabagisme (ça rapporte beaucoup – beaucoup plus que la vente de cigarettes, de nos jours un « business » prédictible à 20/30 ans, ça vaut de l’or). Elle fait le jeu, enfin, des institutions et gouvernements qui s’insurgent aujourd’hui de voir fondre les recettes fiscales engrangées sur le dos des fumeurs (à lire en anglais : EU states give a big thumbs up to tax harmony on e-cigs and heated tobacco).

La députée européenne est « indemnisée » chaque mois pour son « travail » sensé être d’intérêt commun. Depuis 2016, le traitement mensuel d’un député est de 8 484,05 € brut, soit 6 611,47 € ; les frais généraux sont plafonnés à 4 342 €. La réalité, c’est que Michèle RIVASI est aujourd’hui payée par le contribuable pour maintenir la mortalité de nombreux fumeurs pour qui la vape risque d’être rendue plus difficilement accessible, par une réglementation à contre-courant et/ou par un sentiment de peur totalement infondé. Par extension, son parti EELV (Europe Écologie Les Verts) porte aussi une lourde responsabilité pour non-assistance à fumeurs en danger en continuant à soutenir cette personne irresponsable. À toute fin utile, pour les lecteurs habitants à Valence (26 – Drôme) Michèle RIVASI est sur la liste Valence en Commun.

 

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