On voit de plus en plus de marques de eliquides qui adoptent des codes marketing « sucrerie ou energy drink »…
Alors que déjà les saveurs simples qui font appel aux goûts de l’enfance (vanille, bonbon, gâteaux…) hérissent le poil de nombreux détracteurs de la vape, est-ce que cette tendance n’est pas nuisible à son image ? Pire, est-ce que l’objectif des fabricants ne serait pas réellement de séduire la jeunesse et inciter, même ceux qui ne fument pas, à vapoter ?
Raisonnons. Quel est le marché principal de la ecig ? Des millions de fumeurs qui souhaitent arrêter ou des millions de jeunes qui n’ont pas encore posé les lèvres sur la moindre (vraie) cigarette ? De ce point de vue, quelle est la cible la plus facile pour faire du « business » ?
Sincèrement, si j’étais fabricant, je choisirais à coup sûr le marché des fumeurs. C’est évidemment le meilleur potentiel, immédiatement captif. Au-delà du liquide, la vape est une contrainte de matériel et d’entretien qui nécessite un réel effort. Donc au niveau des jeunes, l’évangélisation de la pratique est une barrière, ou au moins un ralentisseur, pour développer rapidement les ventes de mes produits.
Alors les fabricants sont-ils idiots, se trompent-ils de cible ?
Ce marketing « bonbon » ne fait-il pas tout simplement appel au côté régressif de l’adulte, qui non content d’arrêter de fumer, « s’éclate » avec une alternative à la clope où la notion de plaisir a complètement remplacé la culpabilité de fumer. La recherche des saveurs agréables et originales est fondamentale pour les vapoteurs, et la concurrence très ouverte (contrairement au tabac) stimule la créativité des fabricants. Il n’y a pas que l’ambiance friandise, on retrouve chez les fabricants bien d’autres « univers » : cuisine / pâtisserie, parfumerie, spiritueux, cocktails, fruits, menthols, petit dej’ céréales, thé, café, sans oublier tabac / cigare (inévitablement)…
Pourtant l’industrie du tabac vient bien de se faire interdire l’ajout des arômes attrayants pour éviter de séduire les jeunes. Cela satisfait les anti-tabac effrayés par la e-cig qui par ailleurs demandent aussi aux acteurs de la vape de bannir complètement la référence au tabac.
Pas de plaisir, pas de tabac, l’avenir d’une vape « raisonnable » serait-elle alors sans arôme, au risque de ne plus séduire personne ?
Article écrit pour PGVG magazine N°18 dans le cadre d’un partenariat avec le magazine VAPYOU. > www.pgvg.fr