Il y a une loi qui interdit toute publicité ou propagande pour le vapotage. Mais pour un livre sur la vape, apparemment chez Google, ça passe !
L’écriture du livre Bienvenue dans la vape m’a pris à peu près 4 mois. Il a été proposé en septembre sous forme de lots à tarifs pro aux boutiques de vape spécialisées – en même temps que le magazine VAPYOU – et la sortie « grand public » a eu lieu fin octobre juste avant le Mois Sans Tabac. Courant novembre, à la demande de nombreux professionnels, j’ai réalisé un retirage, ce qui fait que le livre a été imprimé à 15 000 ex. et il est disponible dans plus de 400 boutiques et sites Internet.
Pratique et pédagogique
Bienvenue dans la vape n’a pas été écrit pour faire le prosélytisme de la vape. Dès les premières pages, le lecteur comprend que je m’adresse aux fumeurs qui se posent des questions et qui sont en recherche d’informations et de conseils. Je livre mon expérience et celle que j’ai reçu auprès de spécialistes et sur les groupes auto-support auxquels je participe, je fais part des bonnes pratiques, des pièges à éviter et j’essaie de déconstruire les idées reçues qui peuvent nuire à un bon usage. Le but est d’accompagner la personne qui a déjà pris ou qui est sur le point de prendre la décision d’essayer le vapotage pour tenter d’arrêter de fumer.
Je n’ai que des retours positifs, de professionnels, de vapoteurs mais aussi d’acteurs de santé qui connaissent le sujet. Le livre est bienvenue car il y a peu d’ouvrages sur le sujet, et ils sont désormais assez anciens. La mise à jour des connaissance sur la pratique du vapotage était une nécessité. Merci à Philippe POIRSON pour cet article / fiche de lecture qui prolonge parfaitement sur mes intentions : Phénomène: les 15’000 exemplaires de ‘Bienvenue dans la vape‘ répondent à une soif d’information claire et honnête.
Vente en ligne
Lors du dernier retirage, j’ai financé un petit stock de quelques centaines d’exemplaires pour répondre à des demandes tardives de professionnels (il reste très peu de lots par 40 ex.) et pour faire de la vente à l’unité du livre Bienvenue dans la vape sur mon site.
Pour ceux qui ne s’en doutent pas, à part la vape, j’ai une vie professionnelle qui n’a rien à voir. Je co-dirige une agence de communication que j’ai créé il y a plus de 20 ans. Et dans mes nombreuses attributions, je gère les campagnes publicitaires de nombreux clients, online et offline. Du coup, je suis un bon expert sur Google Ads et j’ai décidé de tenter de lancer une petite campagne de publicité pour vendre le livre sur le site VAPYOU…
Publicité approuvée par Google
Qui ne tente rien n’a rien. Go ! Je ne vais pas rentrer dans les détails de l’interface Google Ads, mais grosso-modo tout est automatisé. Dès que j’ai commencé à mettre des mots comme « tabac » « vape » « vapotage » « arrêter de fumer », le système a refusé mes annonces. Mes origines bretonnes aidant, je suis têtu, donc j’ai passé trois jours à tester de nombreuses occurrences et à cliquer sur « demander une dérogation ». Cette procédure permet de faire appel à une modération humaine qui peut outrepasser les refus automatiques.
Impossible de savoir comment ça se passe chez Google. Est-ce que j’ai à faire à un contrôleur zélé ou est-ce que mes demandes de dérogations sont étudiées à la loupe par des juristes, je ne sais pas. Toujours est-il que les mots et les images que j’ai choisi ne laissent pas de doute, il s’agit d’un livre – œuvre littéraire -, ce n’est pas du prosélytisme, Bienvenue dans la vape est un guide pratique et pédagogique.
Au final, ça a finit par passer et la campagne de publicité sur Google tourne depuis deux jours. Je surveille et je signalerai bien entendu si la situation devait changer.
Publicité, propagande : où sont les limites ?
Le livre Bienvenue dans la vape n’est ni du matériel, ni du e-liquide. Donc pour la publicité, c’est très net, pas concerné. Par contre, sur la notion de propagande – possiblement punie de 100 000 € d’amende – c’est beaucoup plus flou. C’était d’ailleurs un des sujets en cours du Groupe de Travail Vapotage au moment où il a été sabordé par la nouvelle ministre Agnès Buzyn et son DGS Jérôme Salomon.
Est-ce qu’un livre / guide pratique et pédagogique destiné à sécuriser l’usage du vapotage pourrait être considéré comme de la propagande ? Pour Google, donc, il ne semble pas. Pour moi non plus évidemment. D’ailleurs, si ça l’était, il faudrait que les membres de l’Académie de médecine m’accompagnent sur le banc des accusés. En effet le communiqué sur la « vaporette » diffusé par la société savante il y a deux jours, n’en dit pas moins que ce que j’écris dans mon livre :
« … il est donc préférable pour un fumeur de vapoter. »
« En France, nombre de fumeurs qui s’apprêtaient à passer à la vaporette au lieu du tabac ne doivent pas hésiter puisque l’HAS en a fait un produit utile à l’arrêt du tabac et qui a fait ses preuves. »
L’association SOVAPE pourrait aussi être sur la sellette compte tenue de l’organisation de son Sommet de la vape le 14 octobre dernier à Paris et de la diffusion publique de tous les débats : Replay intégral en Français et en Anglais. Et bien d’autres encore, notamment tous ces médecins et scientifiques qui prennent la parole ces derniers temps pour parler du vapotage et essayer de faire rempart à la désinformation massive et à la « propagande » anti-vape. Il n’y a d’ailleurs pas de loi contre ça, juste des morts en plus, c’est à nouveau l’Académie de médecine qui le dit « Cette crise de confiance pourrait causer la mort de milliers de fumeurs alors que le tabac tue la moitié de ses fidèles consommateurs. »
Je suis content de mon petit test sur cette campagne de publicité pour le livre sur Google Ads mais le flou reste total et il est grand temps que ces sujets de la publicité et de la propagande soit ré-ouverts en portant le regard un peu plus loin que le copier / coller des lois contre le tabac. Hormis quelques intégristes anti-tout, nombreux sont ceux qui pensent que ça va beaucoup trop loin et que c’est en contradiction totale avec une politique de santé publique pragmatique et dans l’intérêt de la population. On remarque d’ailleurs qu’en Angleterre, ce sont les agences de santé ou les Stop Smoking Services eux-mêmes qui font de la « publicité » pour le vapotage (TV, affichage, verso de ticket dans les transports en commun). A noter, le député Olivier Véran a indiqué lors du Sommet de la Vape qu’il allait « parler à la ministre » pour qu’elle reconstitue un groupe de travail sur le vapotage. Le premier ordre du jour est tout trouvé.
On attend.