En légiférant sur la cigarette électronique comme pour le tabac, par principe de précaution, les autorités adressent à l’opinion un message nocif pour la santé publique…

« Si c’est interdit, c’est qu’il y a des raisons… », voilà en résumé, ce que peuvent entendre des millions de vapoteurs chaque jour, en famille, entre amis, au travail. Le principe de précaution qui régit les esprits de nos décideurs, concernant la e-cigarette, atteint l’opinion avec un message simple : ça fait peur, n’y touchons pas, on ne sait jamais…

Et pourtant, même dans les plus hautes sphères des services de santé, même parmi les intégristes anti-tabac, on ne trouve plus personne qui oserait nier que vapoter est beaucoup moins nocif que fumer. Alors ?

Un principe de précaution mal placé

On dit d’un élu qu’il « accède aux responsabilités ». Aujourd’hui, l’expression n’a plus aucun sens. Car justement, les élus font tout pour se dégager de leurs responsabilités. Le principe de précaution, qui s’est inscrit dans la constitution dans le cadre de la charte de l’environnement, se répand maintenant à tous les sujets, notamment la santé. Pour les élus, c’est devenu un outil bien pratique pour ne pas (plus) prendre de responsabilité. Au prétexte de protéger la population, en fait, l’élu se protège d’abord lui-même.

Danger avéré ou soupçonné ?

Dans le cas de la cigarette électronique et du tabac, le principe de précaution atteint les sommets de la contradiction.

D’un côté, nous avons le tabac, qui fait ses 78 000 morts prématurées par an à coup sûr. Produit légal en vente libre, mais qui devrait, si l’on s’appuie sur la stricte application du principe de précaution, être immédiatement interdit.

De l’autre la vape, qui, si elle ne peut pas prouver sa totale innocuité, ne souffre d’aucune démonstration stricte d’un danger réellement avéré. On évoque seulement un manque de recul, ou des doutes, le plus souvent émis par des études soit farfelues, soit intentionnellement mal étayées en termes relatifs aux dangers réels et avérés du tabac.

Le principe de précaution s’applique donc à des soupçons, mais pas au danger avéré… Étrange.

Messages nocifs, dangereux, mortels

Si nous parlions de dentifrice ou de friandises, ce ne serait pas très grave. Mais nous parlons du tabac. D’un fléau qui tue un consommateur sur deux. Or en appliquant le principe de précaution sur la cigarette électronique, en interdisant la publicité, la « propagande », le vapotage au bureau et dans les lieux publics, les autorités émettent un message très anxiogène à la population. Qui favorise le maintien du tabagisme (mortel).

En effet, tout fumeur, qui n’ose pas essayer la e-cigarette simplement parce qu’il est effrayé par notre législation basée sur le principe de précaution, est une victime. Une victime des décideurs qui n’auront pas eu le courage de prendre leurs responsabilités. Qui n’auront pas eu l’intelligence de dessiner un territoire spécifique à la vape afin d’équilibrer prévention et réduction des risques, au lieu de s’enfermer dans une vision manichéenne et réactionnaire.

Il y a 34% de fumeurs en France. Ces « effrayés » se comptent donc par millions. Au concept de principe de précaution pourrait s’opposer un jour celui de non assistance à personne en danger.

Les vapoteurs et associations lanceurs d’alerte

Lorsque la justice ou la morale refait l’Histoire, les responsables opposent souvent le facile « on ne savait pas ». Dans le cas de la cigarette électronique, ce sera évidement impossible. Trop d’alertes ont été lancées, par les vapoteurs, les associations, les scientifiques et les professionnels de santé de plus en plus nombreux, ceux qui sont vraiment au contact des fumeurs et des malades… Trop d’interpellations et trop de documents publiés pour plaider l’ignorance.

> Communiqué de presse de l’AIDUCE – 9 février 2016

En voulant se protéger avec le principe de précaution, les décideurs politiques, les autorités de santé et les associations anti-tabac se rendent particulièrement responsables, sinon coupables, de la continuation d’un des pires fléaux de notre civilisation. C’est du lourd, statistiquement le tabac devrait tuer prématurément un milliard d’êtres humains au 21e siècle.

Les décideurs de l’establishment ne sont pas les seuls responsables, voici un passage très intéressant d’une conférence de Jean-François Etter lors du dernier Vapexpo en septembre 2015, où il explique la distorsion entre le risque perçu et le risque réel pour la population, notamment par l’action des médias. Qui portent donc, aussi, une lourde responsabilité :

> Vidéo Jean-François Etter