Impossible de passer quelques heures sur les groupes Facebook ou sur des forums sans qu’un troll ne vienne jeter de l’huile sur le feu et rouvrir pour le énième fois la guerre des clones ! Kezako ?!

Dans « guerre des clones », il y a « guerre ». Le mot n’est pas anodin, il sort régulièrement dans les conversations. La plupart des vapoteurs se fiche un peu du débat. Mais d’un côté comme de l’autre, il y a des extrémistes « pro » et « anti » clones. Cela a même donné, et donne encore lieu à des batailles rangées entre commerçants et entre commerçants et reviewers ! Le débat de la guerre des clones est vraiment animé.

Dans « guerre des clones », il y a « clones ». Qu’est ce donc ? Dans la vape, le mot « clone » regroupe deux notions : la copie et la contrefaçon. Si les experts du débat savent souligner la nuance, pour le vapoteur lambda, le clone est sensiblement le même objet que l’original et il porte le même nom que l’original en étant parfois affublé du préfixe « clone » ou « style ».

Il ne s’agit pas de faire le débat ici, ni de donner un avis tranché, mais simplement de vous affûter en cas de rencontre fortuite avec le troll. On ne parle bien évidemment ici que de matériel, la notion de clone existe également pour les e-liquides, mais c’est un autre sujet.

« L’original » est un produit qui peut être fabriqué n’importe où dans le monde, il est conçu et réalisé avec un nom inventé pour l’occasion et/ou sous une marque qui est celle du fabricant ou du concepteur. La mise au point d’un produit nécessite du temps, du savoir-faire et de l’intelligence. C’est un réel investissement dans le but de réaliser un objet qui fonctionne bien et qui séduira les consommateurs pour faire des ventes. Et donc réaliser un retour sur investissement, si possible avec beaucoup de bénéfices. Schéma très classique.

« Le clone », lui, se trouve affranchit de toute la phase « investissement ». Son fabricant (souvent chinois) se contente de repérer sur le marché les produits qui marchent bien et il fabrique des copies. Il va donc directement à la phase « retour sur investissement + bénéfices », sans perdre de temps, ni risquer son argent ou fatiguer son intelligence en conception. Même si le cloneur va jusqu’à poser sans scrupule la marque originale sur le produit copié (on atteint là le niveau hautement répréhensible de la contre-façon…), il pourra éventuellement s’affranchir de certains points qualitatifs, comme le choix des matériaux, ou la précision des usinages. C’est variable, il y a des clones de mauvaise, voire très mauvaise qualité, mais il y a aussi des clones qui peuvent tromper même les experts, on les appelle des « clones 1:1 ». La caractéristique commune à tous les clones est que leurs prix sont moins chers que les originaux. Parfois, beaucoup-beaucoup moins… On peut trouver des clones à 22$ contre un original à 250$ ! Par exemple sur la photo qui illustre cet article…

La copie d’un produit peut causer des dommages commerciaux à l’entreprise victime d’un cloneur, cela peut même être catastrophique pour un petit artisan. Le clan des vapeurs « anti-clones » campe donc sur ces arguments pour revendiquer la vape exclusivement sur « original » au nom du respect de la propriété intellectuelle, et à tout prix. A contrario, le fait d’être « cloné » est aussi le signe d’un produit réussi et qui a du succès. C’est très paradoxal. Certaines marques ont gagné une notoriété internationale grâce à la diffusion massive de leurs clones.

Le « prix », voilà l’un des nœuds du débat dans la guerre des clones. Car si la protection des créateurs est tout à fait louable, il faut bien avouer que si la copie n’existait pas, nombre de vapeurs qui n’ont pas la fortune nécessaire pour s’acheter un équipement à plusieurs centaines d’euros, auraient eu bien du mal à accéder à certaines pratiques de vape avancée dans le reconstructible. C’est l’argument « massue » des « pro » dans la guerre des clones : avoir accès à du matériel à un prix raisonnable, quitte à écarter les cas de conscience et quitte à prendre le risque de vaper sur des matériaux dont on n’est pas très sûr de la qualité. Certains extrémistes mettent même un point d’honneur à n’acheter que du clone, estimant que les prix des originaux sont beaucoup trop élevés, voire injustifiés, et donc réservés une « élite » snobe et fortunée.

Finalement comment se situent la majorité des vapoteurs au milieu de cette guerre des clones ? Rares sont ceux qui se sont essayés au reconstructible à ne pas avoir acheté un clone pour tester un produit, voire pour s’équiper durablement. Certains clones de mods bien connus sont d’une qualité exceptionnelle. Rare sont ceux également qui, formés à l’école du clone, n’ont pas « craqué » ensuite pour un bel original qu’un clone ne pourra jamais égaler en qualité, ni en fierté de « posséder » une œuvre originale et numérotée d’un modeur réputé. Chacun ses choix, chacun sa conscience. Une chose est sûre, le développement des clones a contribué à la popularisation d’une vape plus experte grâce au prix et à la disponibilité. Car il faut le dire aussi, certains originaux sont parfois tellement rares qu’ils sont impossible à dénicher. Ce qui est sûr aussi, c’est que sans les géniaux créateurs / inventeurs de matériels « high end », la vape n’aurait pas fait autant de progrès en si peu de temps.

Le débat reste donc ouvert, désolé. Impossible d’éteindre le feu de la guerre des clones. Mais le faut-il vraiment, tant que tout le monde reste vivant, et vivant plus longtemps grâce à la vape ? Le marché se stabilisera peut-être, on commence à trouver désormais un « juste milieu » avec du matériel de création originale à un prix intermédiaire de meilleure qualité que les mauvais clones mais pas aussi onéreux que les très belles créations. Bas de gamme, moyen de gamme, haut de gamme, les choses évoluent pour qu’il y en ait pour tout le monde !

Si vous avez envie de creuser le sujet de la guerre des clones, voici un topic de 363 pages, soit plus de 3600 messages sur le forum e-cigarette :

> La guerre des clones

Sur l’excellent blog vape.li, un article sur un modeste modeur qui remercie un cloneur, le monde à l’envers, comme quoi… :

> Zarras, le modeur du Gaia remercie Fasttech

Pour le volet « juridique », il n’y pas de fabrication de clones en France, par contre, on en trouve facilement dans les boutiques physiques ou Internet :

> La définition de la propriété intellectuelle sur Wikipedia

Mais qu’est-ce qu’un troll sur Internet ?

> La définition d’un troll sur Wikipedia

Achetez VAPYOU N°20

Faites plaisir à vos clients en leur offrant le magazine VAPYOU.
Pré-commande jusqu'au 30 septembre à midi.

Commandez