Au 1er mars 2018, le prix des cigarettes va augmenter de 1€ par paquet. Premier pas vers les 10€, avec pour objectif de faire baisser le nombre des fumeurs…
On le sait, depuis les années Chirac en 2000, c’est le ministère des finances à Bercy qui gère la politique du tabac en France, notamment la question du prix des cigarettes. A l’époque, la hausse brutale avait provoqué de (trop) lourdes pertes sur la fiscalité, plus question de faire la même erreur.
On le sait aussi, depuis le paquet neutre, mis en œuvre par Marisol TOURAINE, la marotte des anti-tabac, c’est le paquet à 10€, seule solution à leur égard pour faire baisser drastiquement le nombre de fumeurs. Il parait qu’une augmentation de 10% du prix fait baisser le tabagisme de 4%.
Vœu exhaussé : le prix des cigarettes va passer à 10€ d’ici 3 ans
C’est une des mesures phares de la nouvelle ministre de la santé, Agnès BUZYN, aidé par son acolyte du budget Gérald DARMANIN, le prix des cigarettes va donc passer à 10€… d’ici 3 ans. Mais cela va se dérouler par « paliers ». Ce petit « arrangement » a déclenché l’ire des acteurs de santé publique qui savent très bien que ces « petits pas » ne sont pas aussi efficaces qu’une augmentation brutale. L’argument de la ministre de la santé est que cela permettra aux fumeurs « de se préparer à arrêter ». Une explication qui pourra rester dans les annales de la santé publique…
Content ou pas content, c’est plié, pour ce quinquennat, l’action et la communication autour de la lutte contre le tabagisme sera donc cette augmentation du prix des cigarettes à 10€. Les ministères se sont concentrés sur des pourparlers avec les buralistes, les autres acteurs n’ont eu que très peu droit de citer, en particulier ceux du monde de la vape, qui face à la coercition proposent pourtant une solution alternative qui permet aux fumeurs de quitter la cigarette avec (parait-il) une facilité et des taux de réussite inédits.
Les fumeurs ont une dette envers la société, ils doivent payer
Plaçons-nous du côté de la calculette gouvernementale. Pragmatique, aucun sentiment, aucune ambition de santé publique, juste des chiffres, juste une question d’argent. Pour comprendre…
Une personne qui fume aujourd’hui coûtera à la société dans 20 ou 30 ans. Maladie chronique, cancer, etc… Selon les analyses sérieuses, le coût en frais de santé des fumeurs est à peu près équivalent à ce que les ventes de tabac rapportent chaque année en taxes. On entend parfois que c’est trois ou quatre fois plus, mais cela prend en compte d’autres paramètres socio-économiques qui dépassent la question des frais de santé. Donc totalement discutable, et d’ailleurs discuté, en particulier par la cours des comptes.
Sur la calculette du ministère du budget, c’est donc très simple. Le coût du tabac est inscrit comme une dette annuelle pour les 20 à 30 prochaines années. Quoiqu’il arrive, il faudra payer. La vraie question, c’est qui ? Qui doit payer cette dette annuelle ? Qui doit payer pour les fumeurs, même pour ceux qui ont arrêté de fumer il y a plusieurs années ?
En augmentant le prix des cigarettes, le gouvernement a pris la décision. Ce sont les fumeurs qui paieront. Mais là où c’est malin, c’est que la mesure permet aussi d’afficher la communication « volontaire » d’une politique de réduction du nombre de fumeurs. Le principe est simple (voir sur l’image), en baissant le nombre de fumeurs, mais en taxant (beaucoup) plus ceux qui ne parviendront pas à arrêter, financièrement on retombe sur ses pattes.
Le calcul que j’ai effectué est très théorique, mais le résultat est clair, le principe limpide. Même en parvenant à réduire le nombre de fumeurs de 30%, la rente fiscale resterait identique. De quoi payer la dette des fumeurs, tout simplement.
Peut mieux faire ? Marge de sécurité ?
Sur le papier, d’un point de vue comptable, ça marche très simplement. Mais c’est sans compter le cynisme macabre des calculettes de Bercy. En effet, si l’on veut croire aux rendements théoriques des augmentations du prix des cigarettes, avec environ + 30%, on n’atteindra jamais une baisse de 30% du nombre de fumeurs. Bénéfices !! Gérald DARMANIN l’a d’ailleurs déclaré publiquement, il espère que l’opération sera en fait positive d’au moins 500 millions d’euros par an. Pour sécuriser cet objectif, ne doutons qu’il fut la cheville ouvrière de la méthode par « paliers » afin de réduire au maximum l’impact des augmentations.
Mais un comptable est toujours prudent. Les buralistes ne cessent de le clamer, et ils ont sans doute raison, si le paquet a 10€ aura certainement un impact sur leurs ventes, peut-être qu’il n’y aura pas tant de fumeurs en moins… En effet, nombre d’accro à la cigarette pourraient se tourner vers le marché noir. Le ministère des finances a donc dû anticiper ce phénomène, ce qui explique que tout est fait pour se donner de la marge. Premièrement, les paliers, et deuxièmement… Le silence sur les solutions possibles pour aider les fumeurs à arrêter.
Fumeurs, pour arrêter de fumer, essayez la vape !
Pardon, j’ai rêvé… Nous ne sommes pas en Angleterre où les services de santé, quand ils organisent le STOPTOBER, proposent des affiches et des pub TV pour inciter les fumeurs à « switcher » pour la vape. Non. En France, la publicité et la propagande pour le vapotage sont interdits. Dommage, car l’occasion du 1er mars aurait été magnifique pour associer à l’augmentation du prix des cigarettes, une solution efficace pour s’en sortir. Une sorte de démarche intelligente et positive…
Malheureusement, sur les calculettes de Bercy, il n’y a pas de touche « santé publique ».
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Falken, reprend ta calculette ! Darmanin est fort mais de là à engendrer 40€ de taxes sur un paquet à 10€…
Les taxes ne sont pas de 80% mais de 400% (et à 10€ le paquet, de 500%), et encore en ne considérant pas la marge imposée du vendeur buraliste.
Cela fait de l’Etat le premier bénéficiaire de la vente de tabac, et le premier receleur de la vente directe aux mineurs (autour de 400 millions d’euros en estimant environ 3 ans d’achat de mineurs sur les 55 ans d’achats des fumeurs et une moitié qui se fournissent auprès d’adultes).
Ces taxes étant pré-payées (d’où leur remboursement lors de la reprise des paquets non-neutres puisqu’ils n’avaient pas été vendus).