Une étude montre l’importance du taux de nicotine dans pour mieux soulager les fumeurs et ainsi mieux les aider à arrêter la cigarette.
On ne cesse de le répéter, notamment sur les groupes auto-support comme INFO VAPE ou JE NE FUME PLUS. Pour faciliter l’arrêt de la cigarette avec la vape, dosez la nicotine au maximum. Choisissez le bon matériel pour ça, surtout pas une machine à vapeur qui ne permet pas de dépasser le 3 ou le 6 mg. Une nouvelle étude montre que ce conseil est essentiel.
Un fort taux de nicotine soulage mieux
Le lien sur l’étude est disponible en bas de l’article. Les chercheurs ont comparé l’apport en nicotine avec la vape et avec la cigarette. Pour la vape, ils ont utilisé trois taux : 59 mg/ml (interdit en Europe), 18 mg/ml et 9 mg/ml. Ils ont effectué des test sanguins et posé des questions pour avoir un avis “subjectif” sur la sensation de soulagement.
Sur les prélèvements, les différents indicateurs montrent que la nicotine n’est pas aussi puissante dans la vape qu’avec la vraie cigarette. Par ailleurs, les différences de taux dans les vapes sont significatives. Au niveau des sensations de soulagement, le taux le plus fort en vape (59 mg/ml) arrive au même niveau que la vraie cigarette. Par contre, les taux moins élevés n’apportent pas la même sensation de satiété en nicotine.
Se soulager bien, c’est augmenter ses chances d’arrêter de fumer
C’est tout bête. Si je n’ai pas envie de fumer, je ne fume pas. Le rôle de la nicotine dans la vape ou dans les substituts nicotiniques est d’éviter la sensation de manque. Donc de soulager.
Si une prise de nicotine alternative à la cigarette permet d’éviter le manque, et soulage suffisamment pour ne pas avoir envie de fumer, alors c’est gagné. Voilà pourquoi on conseille aux vapoteurs qui sont en difficulté d’augmenter leur taux de nicotine, surtout si on se rend compte qu’ils vapent du 3 ou du 6.
20 mg/ml maxi : pas assez pour certains fumeurs
Les chercheurs de l’étude ont utilisé des produits qui sont interdits en Europe. Hors c’est bien la version à 59 mg/ml qui a apporté aux participants une sensation équivalente à la cigarette. Et malgré un intensité réelle plus faible dans l’organisme d’après les tests sanguins.
La TPD de 2017 a instauré un taux de nicotine arbitraire à 20 mg/ml maximum. Actuellement, la nouvelle TPD est en discussion, et alors que la science et l’expérience de terrain montrent que des taux supérieurs seraient nécessaires pour faciliter l’arrêt du tabac, ce point ne semble pas à l’ordre du jour des discussions pour être révisé dans l’intérêt des fumeurs.
Au lieu de ça, la commission européenne et les nombreux lobbys qui l’influencent (anti-tabac et cigarettiers) discutent la perspective de restreindre fortement les arômes. Alors que comme la nicotine, on sait qu’ils contribuent grâce à leur diversité à faciliter aussi l’arrêt du tabagisme.
Taux max de nicotine et substituts en plus si nécessaire
Les pouvoirs publics ne semblent donc pas enclin à décider des mesures qui pourraient simplifier l’arrêt de la cigarette fumée, en tout cas avec la vape et des taux de nicotine plus élevés que 20 mg/ml.
Il faut donc faire avec. De nombreux vapoteurs peuvent se contenter de ce taux maximum, même moins parfois. Mais pour les très gros fumeurs, très accro, ça peut être insuffisant. N’hésitez pas alors à compléter avec des substituts nicotiniques. Allez voir un tabacologue (qui s’y connait dans la vape afin de ne pas vous décourager ni vous donner de mauvais conseils) pour faire les réglages et pour bénéficier d’une ordonnance qui permet un remboursement à 100%.
Étude(s)
Attention ! L’étude à laquelle je fais référence ci-dessus a été financée et réalisée par un industriel de la vape américain et qui compte une industrie du tabac parmi ses actionnaires, donc très controversé. De facto, cela permettra aux anti-vape / RDR de considérer que cette étude n’a aucune valeur (même si l’entreprise en question a probablement aidé des millions de fumeurs américains à sortir de leur tabagisme).
Reste que ce qu’elle révèle correspond aux observations et aux pratiques de terrain. La vraie question est de savoir pourquoi les pouvoirs publics ne financent pas plus souvent et largement ce genre d’études pragmatiques et utiles.
Pour les septiques et les soupçonneux, il existe aussi cette étude qui mesure aussi l’intensité de l’apport en nicotine selon les différents matériels, et avec des observations cohérentes avec les résultats de l’étude ci-dessus. Celle-ci est financée par Cancer Research UK. On note que deux des chercheurs déclarent avoir reçu par ailleurs des fonds d’une industrie pharmaceutique qui travaille sur des médicaments d’arrêt du tabac. Pourtant l’étude ne parle pas du tout du médicament en question. On admire là l’éthique et la transparence de ces chercheurs.
Hello
Merci pour cet article fort intéressant, mais également pour les références scientifiques.
Petite remarque, si je ne m’abuse le matos testé dans les références citées n’est pas du DL, il n’est donc pas scientifiquement possible de conclure que le DL n’est pas efficace.
Une taff en DL peut aller jusqu’à 3 litres, ce qui veux dire qu’on peut inhaler 20x plus d’aérosol qu’en MTL. Une grosse taff en DL 3mg/ml envoie donc dans les poumons 3x plus de nicotine qu’une taff en MTL 18mg/ml.
La question de l’absorption ainsi que la capacité du vapoteur à s’envoyer des barres de 3 litres reste ouverte, mais cela démontre que des tests sont nécessaires avant d’avancer des conclusions ;-)
Je parle ici uniquement de l’apport en nicotine, sans considérer la question d’un plus grand risque qu’entraîne une plus grande conso, de la préférence client ou du bénéfice du shop.
Même si une étude démontrait que le taux de nicotine dans le sang est plus élevée à 10W/18mg qu’à 30W/6mg, ou qu’à 60W/3mg cela n’indiquerait pas que tous les fumeurs sont identiques et qu’ils ont tous plus de chance de succès en 10w/18mg. Chaque fois que le sujet est débattu, des vapoteurs viennent témoigner du fait qu’ils sont des exceptions. Avec la généralisation des shortfill et des boosters en 20, il est évident que votre travail consiste à dire que 3mg/ml est insuffisant (parce que c’est le plus souvent le cas) mais cela ne devrait pas vous amener à quelque chose qui peut s’apparenter à un sophisme de généralisation abusive.
Une autre remarque si vous permettez: Depuis que les puff bar et consort sont arrivées sur le marché – des vapes jetable, 5% de de nicotine en sel, oui c’est illégal mais je reçois du spam pour ces merdes tous les jours et je connais des kiosques qui en vendent à des gosses – bref depuis que c’est arrivé sur le marché je vois des jeunes de 14 – 15 ans qui viennent en boutique avec leur parents pour un sevrage de nicotine, ils se disent dépendants. Se “péter la tronche à la nicotine” semble une tendance fun dans les cour d’écoles.
Cela ne m’est jamais arrivé avec du gros DL que les jeunes affectionnent pour les tricks, ni avec du 18mg (trop de hit pour un jeune?) ni même avec du sel en 20mg.
Donc oui la Juul en 59mg/ml est efficace pour le sevrage tabagique, mais cela entraîne aussi semble-t-il un risque accru de dépendance auprès de jeunes qui n’ont jamais fumé. Même si c’est un phénomène marginal, il n’est pas souhaité, on peut donc saluer sur ce point la TPD qui a réservé les dosage de plus de 20mg/ml aux pharma, tout comme on peut blâmer les pharma de ne pas proposer de 59mg/ml en pharmacie alors qu’ils avaient pourtant demandé le monopole de la vape.