Les e-liquides aux sels de nicotine sont arrivés il y a quelques mois en France. En quoi est-ce nouveau et différent par rapport aux e-liquides « classiques » ?

Tout d’abord précisons qu’à la vue, il n’y a pas de différence notable entre un e-liquide classique et un liquide aux sels de nicotine. En effet, il n’y a pas de « cristaux » dans ces nouveaux liquides et ça n’a bien évidemment rien à voir avec le sel de table. Donc, compte-tenu des particularités des e-liquides aux sels de nicotine, soyez bien attentif à l’étiquetage et demandez conseil à votre vendeur, car on ne vape pas les sels de nicotine de la même manière que les eliquides classiques. Vous allez comprendre…

Sels de nicotine : kezako ?

Les sels de nicotine ne sont qu’une forme différente de nicotine. Plus « proches » de la nicotine à son état naturel, ils s’obtiennent avec des process différents de la nicotine pharmaceutique qui est utilisée dans tous les e-liquides. Pour faire simple, les sels de nicotine permettent d’obtenir des e-liquides avec un Ph plus acide. Concrètement, la vape est moins « agressive », le hit (gratouilli dans la gorge) est beaucoup plus doux. De plus, la nature de cette forme de nicotine permettrait aussi une assimilation plus rapide.

Pour en savoir plus, tout est dit ici, sur l’excellent VAPING POST : Tout savoir sur les sels de nicotine.

Quel intérêt à utiliser des sels de nicotine ?

Les sels de nicotine permettent d’adoucir considérablement le hit. Donc l’intérêt est de pouvoir vaper à des taux de nicotine plus élevés. Et cela peut être utile à tous les profils de vapoteurs :

Les débutants

Au démarrage de la vape, pour tenter de quitter la cigarette le plus vite possible et éviter les « craving » (envies irrépressibles de fumer), il est recommandé de vaper au taux de nicotine le plus fort possible, de manière à se saturer rapidement. Or certaines personnes ont du mal à « accepter » les eliquides à 18 ou 20 mg/ml. Toux, irritation, gêne, parfois, c’est compliqué, même avec des matériels bien choisis et bien réglés pour une vape très « serrée ». Les sels de nicotine sont alors très utiles pour proposer un taux de nicotine maximum mais avec un hit très raisonnable.

Les vapoteurs confirmés

Les vapoteurs de longue date sont souvent à des taux de nicotine assez bas. 6, 3, voire moins. En effet, rare sont les vapoteurs au long court qui « supportent » des taux élevés, on s’habitue et on a moins besoin d’un hit prononcé. Le plaisir est ailleurs, sur les saveurs et la « texture » de la vapeur (proportions PG/VG). Or pour certains, assez nombreux, cela se traduit par une consommation en millilitres qui peut devenir importante, il n’est pas rare d’entendre des témoignages de vapoteurs qui concèdent vaper 10 ml par jour, voire plus, voire, vraiment beaucoup plus.

Ces personnes, qui n’ont généralement pas pour objectif d’arrêter la vape, se trouvent tout simplement confrontées à leur besoin de nicotine en valeur absolue. Pour obtenir sa « dose » quotidienne de 200 mg, il faudra vaper plus de 30 ml de e-liquide à 6 mg ! Avec autant de PG, VG, arômes… L’usage de sels de nicotine peut donc être utile pour réduire la quantité de liquide vapé, tout en conservant l’apport quotidien de nicotine que le corps réclame.

Précaution d’usage : utilisez des matériels adaptés

Par nature, les e-liquides au sels de nicotine sont donc des dosages plutôt élevés. Et le hit étant « léger », on prend donc de fortes doses sans en avoir vraiment l’impression, le gratouilli, sorte d’alerte sensorielle, est faussé, en particulier pour les vapoteurs qui sont bien habitués aux e-liquides classiques. En clair, on ne vape pas des e-liquides aux sels de nicotine avec des matériels destinés à vaper du 3mg/ml. Il faut bien choisir ou se faire recommander par le commerçant un matériel adapté : tirage serré et résistance élevé (minimum 1,5 ohms).

Actuellement, il y a seulement deux fabricants français qui proposent des e-liquides au sels de nicotine. Et les deux ont eu la clairvoyance de proposer des matériels adaptés à cet usage. Les approches marketing sont différentes (capsules ou rechargeable), mais dans les deux cas il y a des consommables liés au réservoir et à la résistance. Pour les adeptes du reconstructible, la tendance est au retour aux matériels à tirage serré, donc il y a déjà certainement des atomiseurs adaptés pour les montages et les tirages d’air-flow.

Une vape simple, légère et plus discrète.

Avant de faire cet article, j’ai testé. Et au-delà du « hit » et du niveau de consommation en ml, je trouve un énorme avantage aux sels de nicotine : la légèreté ! En effet, on n’a pas besoin d’embarquer beaucoup de puissance pour tenir la journée. Un vrai plaisir de pouvoir se balader avec du matériel hyper léger et qui ne prend pas de place. Très simple d’utilisation et nécessitant moins de « rechargement » dans la journée, les matériels associés aux sels de nicotine participent également à rendre la vape beaucoup plus accessible, moins contraignante.

Discrétion. Clairement là aussi, c’est appréciable. Puissance moins élevé, moins de vapeur. Donc, pour ceux qui ne se plaisent pas à « embrumer » leur entourage ou même leur propre espace, c’est aussi très agréable. A ce point que l’on pourrait se dire que si ces sels de nicotine étaient apparus il y a deux ou trois ans, certains anti-vape « à cause des nuages » n’auraient peut-être pas été aussi virulents. Pour les personnes qui se retrouvent à ne pas pouvoir vaper au travail à cause de la nouvelle réglementation, quel dommage…

Les sels de nicotine : plus chers que les e-liquides classiques ?

Sur le papier oui ! Si l’on s’arrête au prix au millilitre, on se retrouve à minimum 40%, voire deux fois plus cher. Les fabricants justifient cet écart par les coûts de production plus élevés. Mais selon les situations, cela permet aussi de vaper moins en quantité. Pour ma part, je vape habituellement du 6 mg/ml avec des e-liquides classiques, mais je divise ma consommation en ml par 4 voire 5. Donc sur la base des prix à 5 ou 6€ les 10ml, c’est kif-kif.

Bien entendu, comme pour les e-liquides classiques, on est très loin des coûts du DIY, même en version « réglementation TPD » et manipulations avec les boosters de nicotine. A noter d’ailleurs, que l’on trouve des boosters aux sels de nicotine, ils sont également plus chers que les boosters classiques.

Innovation, toujours et encore, vive la vape !

Révolution ? Plutôt évolution. La vape ne cesse d’évoluer, elle si jeune. Comme l’indique en conclusion l’article du VAPING POST cité plus haut, peut-être viendront bientôt des e-liquides avec une nicotine très faiblement dosée mais qui « arrache » vraiment au niveau du hit, à l’opposé des sels de nicotine.

De mon expérience, qui reste personnelle, j’apprécie vraiment les sels de nicotine et le matériel léger et simple qui en découle. Désormais, je vape comme ça au bureau. Mais de retour à la maison, je reste sur mes eliquides et matériels « classiques », question de sensation, de plaisir. Et aussi, question de saveurs, évidemment beaucoup large que ce qui est proposé actuellement sur le marché avec les sels de nicotine. Il y a tellement de paramètres pour trouver la bonne vape en fonction de notre physionomie, nos envies, le moment ou le lieu…

Les sels de nicotine constituent un nouvel « outil » qui enrichit le panel des solutions possibles avec la vape. C’est toute son identité, sa nature et sa force, cette multitude de possibilités qui permet à chacun de trouver « chaussure à son pied » pour essayer d’arrêter de fumer.

On n’arrête pas le progrès, donc, on n’arrête pas la vape !

Info supplémentaire : enquête sur les sels de nicotine publiée sur le site Stop-Tabac.ch (dirigé par le Pr Jean-François ETTER).

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