Une jurisprudence le confirme, « vapoter n’est pas fumer. » Sauf règlement contraire, il est donc possible de vaper partout. Est-ce souhaitable pour l’image de la vape ? De nombreux vapoteurs respectent une sorte de « vap’étiquette. »

Vaper partout, et notamment là où il est interdit de fumer, fait partie des avantages souvent relevés pour la cigarette électronique. Comme ce n’est pas du tabac, la vape n’est légalement pas concernée par les interdictions de fumer dans les lieux publics (décret 2006-1386 du 15 novembre 2006). Pourtant la question revient sans cesse, et notamment dans les effets d’annonces de la Ministre de la Santé. Pourquoi tant de complications ?

Le syndrome « Canada Dry »

L’objet s’appelle cigarette (électronique) et la vapeur ressemble visuellement à de la fumée. Les non-fumeurs mal informés peuvent donc faire un amalgame avec le tabagisme passif. Bien que légitime, cette peur est totalement infondée. De nombreuses études démontrent que vaper dans des conditions normales d’utilisation ne produit absolument pas les composés les plus dangereux de la cigarette tabac pour le vapoteur. Tout juste des « traces », en quantité infinitésimale, et parfois pas plus que ce que l’on trouverait dans l’air ambiant. Alors pour l’entourage, il n’y a assurément aucun danger. Le Docteur Kanstantinos Farsalinos, qui a étudié la question, considère qu’il est plus dangereux de respirer de la friture que de la vapeur expirée (donc filtrée) par les poumons du vapoteur. Sachant, en plus, qu’une cigarette électronique ne se consume pas toute seule, contrairement à une cigarette tabac. C’est d’ailleurs cette fumée secondaire, non filtrée, ni par la cigarette, ni par les poumons du fumeur, qui est la plus dévastatrice !

Jouer sur la peur

En France, les taxes du tabac rapportent 14 milliards d’euros chaque année. Il est donc vital pour le budget de l’état de freiner le plus rapidement possible le développement de la vape et préserver le business du tabac. Parler d’interdiction dans les lieux publics est donc une manière de faire croire sans le dire (parce que c’est faux) que la vapeur est aussi dangereuse que la fumée de cigarette. Cela permet de créer un clivage dans la population en actionnant le levier de la peur et transformer certaines personnes (parfois même de votre entourage) en petits soldats de la désinformation, acteurs à leur insu, de ce qui va probablement devenir dans quelques années l’un des plus grands scandales sanitaires de l’Histoire de l’Humanité. Si, si, vous verrez… On parle de 100 millions de morts au siècle dernier, et 10 fois plus, soit 1 milliard de morts au 21e siècle !

Faut-il pour autant vaper partout sans vergogne ?

Clairement non ! Alors que les autorités tentent de marginaliser les vapoteurs, ce serait le meilleur service à leur rendre que d’adopter un comportement qui pourrait nuire à l’image de la vape. Les grosses volutes peuvent déranger l’entourage, ne serait-ce que visuellement, et parfois l’odeur des e-liquides n’est pas non-plus forcément agréable pour tout le monde. Même si il n’y a aucun danger.

Que ce soit sur Facebook ou sur les forums, lorsque le débat est ouvert, il y a généralement un consensus sur quelques règles :

  • ne pas expirer la vapeur dans la tête des gens, où que l’on soit, dedans ou dehors. Et si ça arrive par inadvertance, s’excuser.
  • ne pas vaper à table quand d’autres personnes sont encore en train de manger
  • ne pas vaper dans des endroits exigus ou très fréquentés : ascenseurs, transports en commun, magasins, bureaux partagés…
  • dans tous les cas éviter le power vaping en intérieur quand il y a du monde (sauf en vapéro hein !)
  • certains s’interdisent aussi de vaper dans une pièce avec des enfants

Au-delà de ces quelques bases de savoir-vivre, même si l’on considère que l’on peut vaper partout, le mieux est de poser la question. D’expérience, en engageant la conversation et en expliquant, vous pourrez parfois obtenir l’accord d’une personne qui vous aurait demandé d’arrêter, par ignorance ou par peur, si vous n’aviez pas demandé. Vous pouvez ainsi vaper tranquillement dans un bar ou une boite au lieu d’aller vous empester les vêtements dans le coin fumeur, dans une voiture en ouvrant la fenêtre au lieu de vous arrêter, ou encore après le café lors d’un repas de famille au lieu de vous geler sur le balcon. Même pour la vape en entreprise, il peut y avoir des solutions. Parlez, échangez, expliquez, qui ne tente rien n’a rien !

Ne pas se décourager !

Depuis quelques mois, les vapoteurs se lassent des réflexions et de la désinformation, et finissent par baisser les bras. Le « combat » pour la liberté de vaper se mène tous les jours. En parlant, le plus souvent possible et justement en demandant si on peut vaper ici ou là, on contribue à normaliser la vape, à ne pas se cacher, à assumer la pratique et continuer de la populariser. Ne lâchez rien, vos amis, vos enfants ou vos parents fumeurs ont besoin de vous !

Transgression : la « vape furtive » pour vaper partout discrètement…

Si vous êtes vraiment dans un endroit réglementé, par exemple un long voyage (pour éviter les espaces fumeurs des aéroports), sachez que vous pouvez vaper partout sans que ça se voit. Certains appellent ça de la « vap’née », ou encore « vape furtive » (stealth vaping) :

  • prévoyez un montage qui génère le moins de vapeur possible (haute résistance, faible puissance, pas trop de VG dans le liquide)
  • montez éventuellement votre taux de nicotine pour compenser et booster le hit
  • aspirez doucement juste suffisamment pour sentir le hit
  • conservez la vapeur au lieu d’expirer immédiatement
  • si vous le pouvez, aspirer une seconde bouffée d’air libre
  • expirez vers le sol le long de votre corps au cas où, mais normalement, aucune vapeur ne doit ressortir…

Attention, si vous décidez, par exemple, d’aller vaper dans les toilettes d’un avion ou autre, sachez que certains détecteurs de fumée fonctionnent à la densité et à la couleur…

Souvenir-souvenir des années 80 :

> Une pub Canada Dry

E-cigarette, la schizophrénie de l’état français :

> Vapoter n’est pas fumer

 

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