La vape est une catastrophe pour son business. Avec son tabac chauffé (en fait pyrolysé), voici comment l’industrie du tabac tente de retenir les fumeurs et attirer encore plus de jeunes dans le tabagisme…

1953, les industriels du tabac se sont réunis pour pactiser et décider ensemble de cacher la vérité à l’opinion publique et aux autorités. Ils savent alors avec certitude que la cigarette est à l’origine de l’épidémie de cancer du poumons qui alarme les observatoires de santé publique et qui ravage déjà des millions de vie. A lire dans Golden Holocaust, on mettra des années à découvrir enfin la vérité.

2017, alors qu’une des multinationales de l’industrie du tabac tente d’imposer son produit « tabac chauffé » en surfant sur la thématique de la « réduction des risques », il suffit d’une seule étude indépendante, réalisée par une équipe de chercheurs à Lausanne, pour découvrir qu’ils ont déjà commencé à mentir.

Ce n’est pas seulement du tabac chauffé, c’est du tabac « pyrolysé »

Dans ce nouveau produit, le tabac n’est donc pas seulement « chauffé / vaporisé » comme le claironne le fabricant. De son propre aveu, suite à la publication de l’étude d’une équipe de chercheurs lausannois dans le JAMA, le dispositif atteint une température tellement élevée que cela crée effectivement une pyrolyse qui dégage du monoxyde de carbone et d’autres nombreux composés volatiles qui pourraient se révéler très nocifs. Largement de quoi semer le doute sur le niveau de réduction des risques que prétend atteindre l’industriel du tabac.

Le Pr Dautzenberg a même fait un essai tout simple avec son testeur de monoxyde de carbone :

Depuis des mois, l’industrie du tabac tente donc de surfer sur le thème de la réduction des risques pour imposer son produit sans qu’il n’y ait aucune étude indépendante. Que ce soit très clair si vous lisez cet article, le tabac « soi-disant » chauffé est un produit qui n’a strictement rien à voir avec la vape (cigarette électronique).

L’industriel a créé un design qui ressemble à une e-cigarette pour créer la confusion, il parle de vapeur aussi pour créer la confusion, mais cela reste du tabac à 100%. La température de chauffe, ou plutôt, comme nous le savons maintenant de pyrolyse, est beaucoup plus élevée que pour la vaporisation de e-liquide.

> Toute les précisions sont à lire ici :  Philip Morris avoue la pyrolyse de l’Iqos mais tente de faire retirer l’étude lausannoise Philippe Poirson, l’auteur de l’excellent blog Vapolitique, détaille les conditions de l’étude, les risques connus des produits volatiles créés par la pyrolyse, et surtout, les pressions immédiates que l’industriel porte sur l’équipe de chercheurs qui a eu l’outrecuidance de dénoncer ses allégations.

L’industrie du tabac est aussi l’industrie du mensonge, il serait complètement insensé de leur faire confiance. La sémantique marketing « réduction des risques », « vapeur », « électronique » qui est empruntée à la vape constitue une tromperie absolue sciemment calculée pour semer la confusion dans l’esprit des consommateurs et des autorités. D’un point de vue sanitaire, même si le produit se veut moins nocif que le tabac brûlé, d’énormes doutes subsistent sur l’échelle de réduction des risques.

Pour le fumeur : le goût du tabac pour rester dans le tabac

Pour la vape, c’est bien connu, l’avantage est que le fumeur qui « switche » conserve le geste tout en consommant sa nicotine sans absorber tous les produits nocifs du tabac fumé. Par contre, et c’est d’ailleurs une difficulté, il est impossible de retrouver le goût du tabac cramé avec un e-liquide. Pour ceux qui arrivent donc à passer cette « barrière du goût », ils s’éloignent très rapidement de la cigarette. Pour la majorité des vapoteurs exclusifs, assez rapidement, tirer sur une cigarette est absolument immonde et impossible. La rupture est nette et sans bavure. C’est d’ailleurs pour ça que tous les spécialistes recommandent de ne pas rester « vapofumeur » (consommateur mixte) trop longtemps, au risque de retomber dans le tabagisme à 100%.

Avec le tabac chauffé (pyrolysé), c’est totalement différent. Comme cela reste du tabac, le goût est presque exactement le même qu’une cigarette. De prime abord, on peut se dire que cela pourrait faciliter le passage de la cigarette classique à un produit peut-être moins risqué. Pas faux. Mais, à l’inverse, et surtout, cela ne créé pas l’éloignement du bon vieux goût de tabac brûlé. Et c’est là que réside tout le risque pour le fumeur. Rester dans le goût du tabac.

En effet, comme pour la vape, les dispositifs de tabac chauffé (pyrolysé) nécessitent une gestion plus compliquée que le paquet de cigarette et le briquet. Il faut surveiller la charge de l’appareil, se trimbaler avec un chargeur ou un deuxième dispositif, avoir ses réserves de « stick », etc. Et que va donc faire le fumeur lorsqu’il tombe en panne ? Reprendre une cigarette évidemment, et sans aucune gêne parce que le goût est le même. Contrairement au vapotage, la rechute est au bout des lèvres en permanence…

De plus, comme le tabac chauffé (pyrolysé), c’est du tabac à 100%, et bien on ne le trouve que chez… les buralistes. Et qu’y a t-il de pire pour un fumeur qui cherche à résister à la tentation ? Entrer chez un buraliste avec les cigarettes à portée du regard…

Pour les jeunes : contrairement à la vape, le tabac chauffé est une passerelle évidente vers la cigarette.

Cela fait des années que les défenseurs de la vape réfutent le fantasme de la passerelle pour les jeunes. De nombreuses études ont désormais confirmé ces positions. Et la raison se situe à nouveau à cause du goût. Passer des saveurs gourmandes et fruitées de la vape à l’horrible goût du tabac cramé est une hérésie. De plus, une majorité de jeunes qui essaient la e-cigarette par « jeu ou effet de mode », le font sans nicotine.

Si depuis des décennies, bien avant l’arrivée de la cigarette électronique, les jeunes se mettent à fumer, les raisons sont comportementales (transgression, mimétisme et effet de groupe) et elles sont connues depuis longtemps. Depuis l’arrivée de la vape, aucune étude ne démontre l’augmentation du tabagisme chez les mineurs.

Avec les dispositifs de tabac chauffé (pyrolysé), ce n’est pas du tout la même affaire. En effet, de nombreux témoignages en Suisse rapportent que l’industrie du tabac fait une promotion particulièrement forte de son dispositif dans les bars et les discothèques. Là où sortent les jeunes. Des concept stores sont en projet d’ouverture avec des ambiances mêlant les univers lounge / mode / high tech.

Ils utilisent donc le marketing plutôt sympa de la vape « réduction des risques / électronique », mais ils leur collent en même temps le goût du tabac + la nicotine, obligatoirement présente dans le tabac chauffé et sans aucun réglage possible du dosage.

En clair, sans aucun fondement, on soupçonne la vape d’être une porte d’entrée dans le tabagisme pour les jeunes. Il n’en n’est rien. Et pendant ce temps, l’industrie du tabac invente et lance sur le marché le produit idéal et exactement conçu pour créer cette passerelle tant redoutée.

Conclusion

Il y a 10 ans, l’industrie du tabac n’a pas pris au sérieux l’arrivée de la cigarette électronique. Mais désormais, question de survie (effet kodak), ils ont compris l’enjeu et travaillent sur tous les tableaux possibles pour contrecarrer l’invention qui pourraient éliminer son core business : le tabac fumé. Avec le tabac chauffé, l’industrie joue sur tous les tableaux : créer la confusion avec la e-cigarette vis-à-vis des autorités pour lui nuire, tenter à tout prix de retenir les fumeurs et enfin utiliser un nouvel outil pour séduire les jeunes…

  • Le tabac chauffé, c’est du tabac à 100%, rien à voir avec la vape
  • Le tabac n’est pas seulement chauffé, il est pyrolysé, dégageant ainsi de nombreux produits potentiellement nocifs
  • En conservant le goût du tabac, ce produit conserve les fumeurs très (trop) proche de la sensation cigarette
  • En proposant le geste de fumer + le goût du tabac + la nicotine, le tabac chauffé est la meilleures des passerelles vers le tabagisme pour les jeunes.

Les centres de recherches, image high tech et « réduction des risques » ne sont que du marketing. La fabrication de cigarettes classiques est au cœur du business modèle de l’industrie du tabac, tout est mis en œuvre pour que le marché continue à se développer dans de nombreux pays, jusqu’à faire vendre des cigarettes à l’unité devant les écoles dans certains pays. Il y aura un milliard de morts sur ce siècle à cause de l’industrie du tabac, le pire génocide de l’histoire de notre civilisation et de l’humanité. Il faut être fou pour faire confiance à ces assassins en col blanc.

Plutôt que de se focaliser sur la vape et ses « éventuels risques », les autorités de santé et les anti-tabac feraient bien de se préoccuper de ce nouveau piège mis au point à renfort de milliards d’investissements par l’industrie du tabac…

Le geste + le goût + la nicotine + le monoxyde de carbone et autres composés volatiles créés par la pyrolyse, et non un simple « chauffage »… En fait, c’est une clope !

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