L’AIDUCE l’a annoncé en début d’année, une audition sur la e-cigarette est organisée le 21 janvier par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Bonne nouvelle ou piège ?

Copié / collé : La Direction générale de la santé et la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives ont récemment saisi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur la question de la cigarette électronique. Cette saisine, outre de demander une actualisation de l’avis du 25 avril 2014 du HCSP sur la balance bénéfices-risques de l’e-cigarette étendue en population générale, s’interroge sur l’e-cigarette comme dispositif de soutien au sevrage tabagique ainsi que du risque d’initiation nicotinique qu’elle peut représenter, en particulier chez les plus jeunes.

Cette audition est prévue le 21 janvier 2016, de 09 h 30 à 12 h 30, et sera collective. Les autres personnalités sollicitées sont :

  • Gérard Audureau et Maria Alejandra Cardenas (DNF)
  • Yves Martinet et Emmanuelle Béguinot (CNCT)
  • Sandrine Cabut et Paul Benkimoun (Le Monde)
  • Christian de Thuin et Thomas Laurenceau (60 millions de consommateurs)
  • Christian Saout (Le Ciss)
  • Alain Bazot (UFC Que Choisir)
  • Brice Lepoutre (Aiduce)

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Les question posées, et leur mise en perspective avec la liste des invités, laissent assez perplexe. Pour parler de la e-cigarette, donc de santé publique, peut-être aurions-nous pu imaginer que l’on s’appuyasse sur des médecins, des scientifiques, des rapporteurs d’études. Mais non, pas là…

Que valent les avis de journalistes ?

Une question majeure de santé publique se traite donc avec Le Monde, 60 Millions de Consommateurs et UFC Que Choisir. Pourquoi pas. Mais alors, Jean-Yves NAU, par ailleurs aussi médecin, et peut-être le seul journaliste qui s’intéresse régulièrement à la e-cigarette, appréciera sans doute de ne pas avoir été invité. Hier encore, dans un nouveau billet, il abordait le sujet en s’inquiétant de l’absence d’études en France :  il en appelle notament à l’INSERM. En observateur avisé, l’homme aurait eu tant de choses à dire, bizarre…

Que valent les avis des associations anti-tabac ?

Arrêtons-nous sur les premiers de la liste, Droit des Non-Fumeurs. Une association subventionnée à 77% par des fonds publics, soit 295 000 € / an !!! Et dont seulement 417 € du budget sont constitués par les adhésions, soit à 20 € l’adhésion, environ 21 adhérents. Que dire de sa représentativité ? Que dire de son indépendance vis-à-vis des services de l’État qui la finance principalement ?

> Les chiffres ci-dessus proviennent de cette page sur le site de l’Assemblée nationale.

L’association DNF ne cache d’ailleurs pas son aversion pour la cigarette électronique. Le président Gérard Andureau, en bon vieux routard du trafic d’influence a déjà posé ses balises dans la presse avant l’audition au HCSP, pour lui : la cigarette électronique à fait le plein. En d’autres termes, circulez y’a plus rien à voir…

Concernant le CNCT, voilà une association encore au moyen-âge concernant la e-cigarette. Il n’y a qu’à lire la publication sur la cigarette électronique sur son site Internet. Clichés, idées reçues, contre-vérités, c’est effarant, ils en sont encore à recommander la vente en pharmacie !

A n’en pas douter, ces associations adeptes de la coercition et du dénigrement des fumeurs / vapoteurs, ne seront certainement pas là pour être favorables à la e-cigarette. Au-delà des questions posées, les invités auront sûrement droits aux rengaines habituelles sur la renormalisation du geste, les risques inhérents à la vapeur passive, et les « y’a pas assez d’études »…

Restes deux associations : l’AIDUCE et Le Ciss…

Aucune info sur le site Internet du Ciss concernant la cigarette électronique. Jamais vu sur le sujet. Donc pas de commentaire.

Concernant l’AIDUCE, autant dire (sans chauvinisme !) que c’est la seule entité, non seulement légitime, mais surtout compétente pour aborder les questions posées. On parle de e-cigarette, pas de tabac ! L’association qui, malgré ses deux milles adhérents, n’a pas les moyens de faire elle même des études, disposera assurément de toutes les ressources pour répondre très précisément aux questions posées…

Mais les questions du HCSP doivent-elles encore se poser ?

D’après les données officielles de l’Eurobaromètre, dont le scientifique Konstantinos Farsalinos a décortiqué les chiffres français, un million de nos concitoyens ont totalement arrêté de fumer grâce à la e-cigarette. Et on se demande donc, encore !!, si c’est un dispositif valable pour le sevrage tabagique ?! C’est assez stupéfiant…

Concernant l’effet passerelle (initiation nicotinique) pour les jeunes, on sait aussi – l’AIDUCE présentera certainement les données – que plusieurs études américaines et britanniques ont totalement balayé le sujet. Mieux, la cigarette électronique a permis de faire baisser le tabagisme des jeunes. C’est d’ailleurs ce qu’une des rares études françaises tente de démontrer : Paris Sans Tabac 2015 menée par le Pr Bertrand Dautzenberg.

Alors pourquoi le HCSP pose ces questions, ENCORE…

Serait-ce pour détourner l’attention ? En épuisant les défenseurs de la e-cigarette sur des sujets obsolètes et inutiles, on va pouvoir faire passer les véritables objectifs politiques. Étant donné qu’en posant des questions à des parties qui s’opposent, les réponses seront forcément des compromis. Les termes employés dans les questions n’augurent d’ailleurs rien de bon, dans les deux questions, il y a le mot « risque » (voir la convocation en début d’article). Voilà donc le tableau possible des conclusions :

  • en écoutant les arguments des anti-tabac : justifier la véracité des mesures prises « par précaution » dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé et du PNRT (Programme National de Réduction du Tabagisme) : publicité, propagande, lieux publics et lieux de travail…
  • en écoutant les arguments de l’AIDUCE : déclarer haut et fort que la cigarette électronique n’est pas interdite en France, qu’elle pourrait, même pourquoi pas, être recommandée ! Mais… Pour se faire, qu’elle doit absolument être encadrée, notamment au niveau des matériels et des e-liquides : bienvenue à la TPD !
  • et paf…

 … Le piège !

Ainsi, le gouvernement pourrait se « refaire une santé » sur le sujet et tromper l’opinion publique en s’abritant derrière le HCSP, se cautionnant lui-même en ayant fait l’effort d’auditionner du monde, notamment les vapoteurs…

L’affaire bouclée, rien ne change au processus engagé, les mesures de la loi de santé s’en trouvent même renforcées par la caution du HCSP, l’industrie du tabac peut tranquillement s’installer sur le marché en écrasant les professionnels indépendants grâce à la nouvelle réglementation. Vendre des produits médiocres pour que les fumeurs restent fumeurs. Et pour ce qu’il restera de la vape, une fois le marché revenu dans le giron économique du système tabac, on pourra s’occuper de la mise en place d’un nouveau système de taxation progressif… On connait le scénario.

Espérer autre chose ?

Oui. Que l’AIDUCE ne se laisse pas prendre au piège…

Que ses représentants ne s’échinent pas seulement à défendre des questions opportunément posées pour les distraire, mais remonter le débat sur le sujet qui compte : la vape libre ! Opposition aux mesures du PNRT. Opposition à la transposition de la TPD. Quitte à claquer la porte, comme les syndicats savent si bien le faire.

L’indépendance de la vape a permis jusqu’à aujourd’hui d’empêcher l’industrie du tabac, malgré ses immenses moyens financiers, de mettre la main sur le marché français. C’est exceptionnel et c’est la meilleure garantie de sécurité pour les consommateurs.

Que la vape ne soit plus une passerelle, mais un viaduc pour SORTIR du tabagisme !

 

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