Les buralistes ont choisit le 2 novembre, jour des défunts, pour manifester contre le paquet neutre. Moi, pour rendre hommage aux 78000 morts du tabac, demain, je vape en silence.

Comble du cynisme, les buralistes ont donc choisi la date du 2 novembre pour protester contre le paquet neutre. 2 novembre, jour des défunts. Formule policée pour ne plus dire « fête des morts ». Auront-ils une pensée demain pour les 78 000 morts cette année, comme chaque année, à cause du tabagisme ?

Ils ont déjà gagné sur les prix…

Le tabac en France est une affaire d’argent, pas de santé publique. C’est donc naturellement Michel Sapin, Ministre des Finances, qui l’a annoncé. Le prix de tabac n’augmentera pas en 2016. Marisol Touraine l’a confirmé à l’Assemblée Nationale. Le paquet neutre suffira, il ne faut pas jouer sur tous les tableaux, parait-il.

Cette fumeuse mesure du paquet neutre aura donc permis aux buralistes de négocier sur les prix du tabac. Quel joli coup d’esbroufe. Ne pas toucher au prix du tabac est LA mesure essentielle pour maintenir les ventes, les buralistes le savent bien, Bercy le sait bien, l’industrie du tabac le sait bien. Tous complices.

La politique du tabac en France est une honte.

Cigarette électronique

A part le paquet neutre, dont on sait déjà que les effets seront bien maigres en l’absence d’autres mesures associées, les seules dispositions notables dans la Loi de Santé sont les mesures discriminatoires contre la cigarette électronique : transposition de la directive européenne, interdiction dans les lieux publics, interdiction de publicité et « propagande »…

Avec l’augmentation des prix dans les années 2002, la cigarette électronique est pourtant une seule solution identifiée qui avait réussi à infléchir les ventes de tabac en 2013 et 2014. Comment ne pas se dire que la politique de dénigrement est volontaire ?

La politique de la vape en France est une honte.

Buralistes idiots, bornés, et pas tant à plaindre…

Les buralistes ont-ils saisi l’opportunité ? Se sont-ils engagés résolument dans la compréhension de la cigarette électronique et enfin sortir du piège du tabac ?

Pas du tout. Les buralistes s’accrochent au tabac, coûte que coûte. C’est tellement facile. Et l’État est si complaisant. Jamais aucun engagement, nos impôts financent des aides aux buralistes avec des « plans d’avenir » depuis des années et des années, sans aucune contrepartie mesurable. Un buraliste a une chance sur un siècle de se voir contrôler par rapport à la vente aux mineurs. Pourquoi s’en faire ? Pourquoi se fatiguer à changer, alors qu’il suffit de mettre la pression sur les autorités pour relâcher la bride sur la tabac. Déjà des députés commencent à réclamer un nouveau plan d’avenir pour 2017. Clientélisme local, élections en vue…

Mais sont-ils vraiment à plaindre ces buralistes ? Pas si sûr, c’est la seule profession commerçante dont les revenus ont augmenté. Incroyable, comme nos politiques peuvent se faire berner ! Ce sont les chiffres très solides de la FCGA (Centres de Gestion Agréés) :

> Les revenus des commerçants en 2014

Demain, je vape en silence

Les vapoteurs pleurent, crient, hurlent pour que nos autorités comprennent enfin, comme au Royaume-Uni et en Belgique, l’immense potentiel de réduction des risques que représente la cigarette électronique. La semaine dernière, 120 médecins ont signé un appel à l’initiative du Dr Philippe Presles, sans aucune réaction au niveau de l’État.

32% de fumeurs, 78 000 morts par an. Cela ne semble pas suffire. Demain, on entendra sûrement parler des buralistes dans tous les médias. Trouvera t-on un journaliste qui relèvera l’incroyable choix de cette date : 2 novembre, jour des morts ? Sordide.

Pour ma part, je vais protester en silence. Ce silence assourdissant que nous oppose les autorités quand on essaie de leur parler de la vape.

Demain 2 novembre, pour la mémoire des 78 000 morts du tabac cette année, black out sur mon blog, ma page Facebook et mon compte twitter.

Demain, je vape en silence.